Des métiers sortis de l'ombre grâce à la mise en valeur des oasis Elles étaient 220 coopératives au Salon des dattes d'Erfoud où une grande foule a fait le déplacement dans les lieux, curieuse de découvrir le produit national. Elles sont venues essentiellement du Sud du pays pour exposer leurs précieuses récoltes et promouvoir un produit indispensable dans toutes les occasions des Marocains. Les coopératives représentées dans cette édition nourrissent beaucoup d'espoir sur l'avenir du secteur. L'ambition exprimée et la volonté de transformer le secteur pour concurrencer les produits importés en période de pénurie étaient sur toutes les langues. «Nous sommes confiants, nos dattes sont de meilleure qualité et peuvent concurrencer les dattes tunisiennes et irakiennes», affirme un des exposants de la région. Le secret de conditionnement des dattes Ce fruit a un poids historique considérable en Afrique du Nord et en particulier au Maroc. Toutefois, un arbre dattier nécessite pour sa plantation deux éléments : le soleil et un sol humide. Un arbre qui craint en général les températures très basses. L'entretien et l'arrosage du dattier nécessitent un soin particulier et une main-d'œuvre dévouée. Ahmed, exposant, souligne à cet égard : «Nous sommes plus de 24 personnes, de tous les âges. La datte est notre principal gagne-pain, les aides que nous procure l'Etat commencent à donner leurs fruits. Ces aides concernent essentiellement l'emballage et les facilités pour exposer notre marchandise sur les étalages. L'aide avoisine 50 à 70% de nos frais, tout dépend du projet proposé par la coopérative. Comme vous le savez, la concurrence est rude dans ce secteur. Seule la qualité pousse les gens à acheter, les Marocains sont friands des dattes dans des occasions particulières. Ce que nous souhaitons c'est que nos compatriotes profitent de la richesse de nos palmiers pour que la datte soit davantage présente sur la table des Marocains». L'eau, élément central La collecte des dattes s'effectue d'octobre à décembre, ce qui nécessite un savoir-faire particulier pour leur conditionnement. «Les variétés les plus vendues sont lmejhoul, tarzaoua, bouzekri. S'agissant des prix, lmejhoul est le plus cher, il coûte entre 50 et 150 dirhams. Quant à bouzekri il coûte de 20 à 40 dirhams». «Pour la récolte on procède de la manière suivante : lorsque la cueillette s'effectue on étale les dattes pour qu'elles mûrissent. Passé cette étape, les dattes sont conservées dans un endroit aéré pour l'étape d'assèchement». «Le palmier est demandeur en eau, son arrosage se fait par le goutte-à-goutte par la plupart des coopératives. Un arrosage régulier permet une croissance rapide, nous sommes très attentifs aux besoins de l'arbre», confie Abderrahim, vendeur de dattes auprès d'une coopérative dans la région d'Erfoud. La main-d'œuvre au cœur du processus Pollinisation artificielle ou pollinisation par le vent, l'arbre dattier requiert l'intervention d'une main-d'œuvre expérimentée. Grimpeurs, cueilleurs, vendeurs ou producteurs, un circuit de métiers est créé autour de cette culture des dattes faisant vivre de nombreuses familles dans le Sud du pays. Une main-d'œuvre qui vit grâce à la récolte de l'année. L'objectif étant d'assurer le suivi et l'entretien du palmier pour le préserver de la dégradation. «Lorsque l'année est fructueuse, la main-d'œuvre gagne 2.000 dirhams mois/personne. Nous souhaitons que ce secteur soit davantage structuré pour que toutes les coopératives du secteur puissent être plus compétitives aussi bien au niveau national qu'international». Leila Ouchagour (Journaliste stagiaire)