Avant d'être la raison d'être d'une association comme Transparency International ou Transparency Maroc, la corruption est avant tout une affaire de tous. La plus éminente et la plus juteuse des délinquances en col blanc s'appelle la corruption. L'un des plus calamiteux maux qui rongent notre pays et affectent négativement son état socio-économique. Du petit billet de 20 Dhs remis dans un arrondissement pour se faire délivrer un acte administratif ordinaire, jusqu'aux sommes mirobolantes que de hauts responsables perçoivent en toute confidentialité (et impunité), en passant par les 50 ou 100 Dhs adossés au permis de conduire pour implorer la clémence de l'agent de la circulation… la corruption est là, dans toutes ses dimensions, affectant tous les rouages de l'économie. Une réalité quotidienne d'une gravité telle, qu'elle commence même à exaspérer les pouvoirs publics. Pourtant, celle-ci est en régression si l'on s'en tient aux dernières conclusions de Transparency International, qui révèlent que le Royaume vient de passer du 70ème au 77ème rang mondial des pays les plus affectés par la corruption. Du coup, on se demande bien si l'observatoire marocain sur la corruption, alias Transparency Maroc, «observe» quelque chose. La réponse est oui, puisque les membres de cette association n'hésitent pas à déclarer que : « Les différents projets de lutte contre la corruption arrivent systématiquement au blocage au stade de la mise en œuvre». Aussi et par la voie de son secrétaire général, Azeddine Akesbi, Transparency Maroc exhorte pouvoirs publics, élus, ONG et même les médias à la réforme, ainsi qu'au renforcement et à l'application de la législation en la matière. Dans ses communiqués, l'Association marocaine de lutte contre la corruption (Transparency Maroc) propose un vaste programme d'actions axées sur des réformes institutionnelles et judiciaires, l'accès à l'information et la transparence dans la gestion des affaires publiques. Pour Transparency Maroc, un net repli de la corruption à terme ne saurait se faire sans l'édification et la fortification d'un système national d'intégrité. Il nécessite la convergence d'action de toutes les composantes de la société dans notre pays : société civile, secteur privé, élus locaux et les pouvoirs publics avec sa dimension législative et exécutive. Dans son approche, Transparency Maroc préconise des mesures qui s'inscrivent dans trois plans complémentaires et interactifs. Un premier plan visant d'abord la sensibilisation sous toutes ses formes et dans tous les lieux. Un second concernant la prévention par l'élimination progressive de tous les foyers de corruption. Puis, un troisième plan concerne l'effectivité de la loi et la nécessité de réprimer les contrevenants indépendamment de leur position politique, sociale et hiérarchique. Sauf que pour atteindre ces objectifs, les premières mesures passent par trois actions quasi impératives : la simplification des procédures administratives, l'information systématique des citoyens sur leurs droits administratifs et enfin, l'ouverture de possibilité de recourt rapide contre tout abus de pouvoir. Que de mesures qui n'attendent qu'à trouver la voie positive de l'application.