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Des monstres sacrés à Marrakech
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 09 - 12 - 2004

Entre stars américaines, britanniques, françaises, égyptiennes, marocaines, hindoues et autres, le Festival international du film de Marrakech pèse plusieurs millions de dollars et concentre la plus belle brochette d'acteurs et de réalisateurs dont on puisse rêver.
Le palais de la Mamounia est le lieu le plus envié du festival, de Marrakech, du Maroc et pourquoi pas du monde entier. En ces temps de fête cinématographique, l'hôtel mythique est un passage obligé, emprunté par tous les curieux et tous les fans qui attendent que leurs idoles pointent leur nez en vue d'un autographe, d'une photo ou simplement d'un sourire. Sans bousculades, cris ou crises d'hystérie, les badauds plantés devant la Mamounia font preuve d'une grande tenue et d'une politesse qui font rêver.
Une bande de jeunes adolescents s'informe auprès d'un membre de la sécurité sur l'heure d'arrivée de Sean Connery, la durée de son séjour et si son manager avait prévu un tour par la place de Jamaâ el Fna. Désespérés de ne pas recevoir l'information qu'ils souhaitent, ils prennent la décision de camper le temps qu'il faut pour voir et toucher de près le meilleur des James Bond affirment-ils, citant pêle-mêle tel film ou tel autre. Si par contre vous êtes muni du sésame qui ouvre toutes les portes, en l'occurrence le badge officiel du festival, et que vous arborez votre sourire des grands jours, les gros calibres de la sécurité, raides comme un i majuscule, vous jaugent, snobent votre sourire béat et quémandeur mais vous laissent tout de même pénétrer dans les coulisses les mieux protégées de Marrakech. L'effervescence feutrée de la Mamounia vous happe, mais vous ne prêtez aucune attention à tout ce luxe qui vous entoure. Ici, vous êtes pour une tout autre mission. Vous êtes à la recherche de ces mythes vivants qui entretiennent vos fantasmes depuis votre tendre enfance, qui nourrissent encore et pour toujours votre imaginaire et qui vous ont appris surtout à aimer le cinéma.
Complètement absorbé par cette douce rêverie et au moment où vous vous attendez à voir débarquer d'un ascenseur ou d'une des salles de restaurants de l'hôtel tous vos fantasmes, vous tombez nez à nez avec un groupe de cinéastes marocains. À la surprise que votre visage trahit sans vergogne, le plus hardi de nos réalisateurs vous répond, avec fierté «Elle est vraiment formidable la nouvelle équipe du festival. Cette année, les Marocains sont logés à la même enseigne que les stars étrangères. C'est la première fois que cela nous arrive. Vous vous rendez-compte du plaisir que cela fait à toute la profession. Ce n'est pas le fait d'être dans ce palace qui importe, c'est le fait qu'on soit considéré comme les autres».
En éclatant d'un rire fort et sincère, le groupe des réalisateurs s'éloigne vers une énième prospection du beau site. Puis tout d'un coup, vous l'apercevez arriver de loin. Seul, le sourire radieux, le visage illuminé et la démarche sexy, altière et posée. Sir Sean Connery est beau. L'âge ne semble avoir eu aucune emprise sur lui. L'élégance très écossaise, il porte un polo bleu-nuit sur une chemise lavande. Vous êtes saisi par cette apparition et vous tentez d'emmagasiner toutes les étoiles qui scintillent devant vos yeux pour pouvoir raconter un jour, à vos futurs petits-enfants, que vous avez approché la plus stars de tous les James Bond du monde. Il disparaît en une fraction de seconde, comme le ferait un délicieux songe d'une belle nuit d'un été torride. Et puis vous vous dites qu'il valait mieux vous consoler avec Suzanna Arquette qui déboule, elle aussi tout d'un coup d'une porte cochère. Elle est aussi radieuse qu'au temps de le Grand Bleu, peut être un peu plus amincie ou plus mûrie simplement. L'air décontracté, un peu à l'américaine façon le dimanche matin à Central Park, Suzanna est pressée. Lorsqu'elle vous frôle l'épaule parce que vous vous êtes mis exprès sur son chemin, vous sentez son parfum.
Un parfum discret dont vous ne déterminez pas la senteur, mais qui vous fait plutôt chavirer. Rozanna vous sourit comme si vous étiez copains et passe son chemin, vers le jardin. Continuant votre balade dans la pure tradition paparazzi, mais cette fois-ci vers l'un des restaurants, faisant semblant de chercher un pote à vous qui se serait égaré dans les dédales de la Mamounia, vous êtes au milieu d'un beau monde qui vous fait tourner la tête.
Là au fond, dans un coin, en retrait et à l'abri, votre œil perspicace déniche un couple qui discute, agite les bras et éclate de rire. Votre cœur bat la chamade et vous rêvez déjà à la photo que vous brandirez comme un trophée à votre retour chez-vous. Une photo qui sera pour la postérité la meilleure preuve que non seulement vous y étiez, mais aussi et surtout que vous avez réussi à vous faufiler entre le couple des deux stars pour fixer, sur la pellicule de votre appareil numérique acquis en prévision d'un tel événement, l'instant magique. Vous prenez votre courage en main, vous décidez de faire les premiers pas, puis vous vous arrêtez net. D'un coup, vous vous momifiez. Le garde du corps qui vous toise vous glace le sang. À reculons, vous laissez à regret, Nour Chérif et Yousra déguster leur repas en paix et leur garde du corps jouir de l'honneur de les protéger et de les souscrire à l'indélicatesse de tous ceux qui ne respectent pas la vie intime des stars.
De retour vers le hall, vous regardez un instant si vous pouvez accrocher un autre morceau de ce gratin qui se love dans cet illustre palace. Au bout de quelques secondes, vous renoncez parce que vous avez un article à écrire, un film à regarder et des tas de petites tracasseries d'envoi d'émail. Arrivée aux portes de la Mamounia, vous apercevez les gamins campeurs qui attendent la sortie de James Bond. Vous vous dites alors que le cinéma, c'est vraiment sérieux parce qu'il vous fait faire une quantité inimaginable de petites choses qui vous procurent le bonheur de rêver.


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