La candidature du Maroc au système de radionavigation par satellite européen Galileo, est en cours d'acceptation. En effet, la Commission européenne vient d'annoncer son intention de négocier avec Rabat un accord de coopération dans ce domaine. A la suite de plusieurs réunions préparatoires avec la Commission européenne, le Maroc avait formellement annoncé, le 13 octobre dernier, son intérêt pour participer au programme Galileo. Celui-ci est un système européen de navigation par satellite, lancé par l'Union Européenne et l'Agence Spatiale Européenne (ESA), et reposant sur une constellation de trente satellites et des stations terrestres permettant de fournir des informations concernant leur positionnement à des usagers de tous bords. Sont concernés le secteur des transports (localisation de véhicules, recherche d'itinéraire, contrôle de la vitesse, etc.), celui de la justice et des douanes (localisation d'engins volés, contrôles frontaliers), celui des travaux publics (information géographique), ou encore des loisirs (orientation en montagne, sauvetage de personnes en détresse, etc.). Aujourd'hui, l'actualité est que lors de son Conseil des ministres, tenu mardi dernier, la Commission européenne a annoncé des directives de négociation en vue de conclure un accord de coopération avec le Maroc concernant le développement du système Galileo. Si une telle initiative ne peut que confirmer le succès de ce programme, on retiendra aussi que ce dernier compte, à travers l'intégration du Maroc, être présent à moyen terme en Méditerranée occidentale et en Afrique de l'Ouest. C'est ce qu'a déclaré Jacques Barrot, vice-président de la Commission européenne en charge des Transports. Plus qu'un moyen moderne et international de localisation, Galileo est aussi une voie de coopération industrielle et scientifique ayant trait à des questions de standardisation, au développement d'applications spécifiques pour le Maroc et son environnement géographique, ou encore à la surveillance de l'intégrité nationale et régionale. Pour l'heure, les directives en question attendent d'être approuvées, à Bruxelles, après quoi, la Commission entamera des discussions plus poussées avec le Maroc. Pour sa part, le gouvernement marocain, par la voie de son ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghallab, avait dans la perspective de cette participation mis en place un groupe d'experts chargés d'assurer le suivi de ce projet. Techniquement, on retiendra aussi que dans la totalité des relais terrestres du système Galileo, deux seront installés au Maroc et reliés à la trentaine de satellites en question. Pour précision, ces derniers couvrent déjà d'autre nouveaux pays autres que ceux de l'UE, tels que l'Inde, la Russie, l'Ukraine, le Brésil, la Corée du Sud, le Mexique ou encore l'Australie. Au-delà de l'aspect géopolitique, il faut aussi ajouter que le système Galileo concerne un marché prévisionnel estimé à 3 milliards de récepteurs et des recettes d'environ 250 milliards d'euros prévus à partir de 2010. Enfin, Galileo assurera une complémentarité avec le système actuel GPS (Global Positionning System). Un dispositif déjà opérationnel et très employé en matière de transport et notamment par les automobilistes et les transporteurs routiers de marchandises. Ainsi, grâce à un récepteur individuel, incluant un petit afficheur digital monté sur le tableau de bord, il est possible aux conducteurs de connaître, au mètre près, leur position ou celle de tout objet mobile ou immobile. Ce sera possible au Maroc dans quelques années.