Réunis à Tunis, les représentants des pays membres du groupe 5+5 se pencheront sur la migration en Méditerranée occidentale. Un expert marocain y a présenté une étude sur le phénomène migratoire au Maghreb. Mohamed Khachani, de l'Association Marocaine d'Etudes et de Recherches sur les Migrations à Rabat, a souligné mercredi à Tunis que la migration constitue "un phénomène de société dans les pays du Maghreb et un enjeu essentiel dans les relations entre les deux rives de la Méditerranée occidentale". Dans une communication intitulée "Des liens entre migration et développement" présentée devant une réunion d'experts précédant la Conférence ministérielle qui s'inscrit dans le cadre du dialogue 5+5 sur la coopération en matière de migration en Méditerranée occidentale. Une réunion à laquelle prendront part les cinq pays du Maghreb ainsi que la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et Malte. M. Khachani a souligné qu'une gestion rationnelle de la question migratoire appelle une nouvelle approche mettant en exergue les liens entre migration et développement. Selon lui, l'apport de la migration maghrébine aux économies d'accueil peut être apprécié aux niveaux de la démographie, du marché de l'emploi, de l'investissement, de la consommation des biens et services et de l'épargne, ajoutant que compte tenu de l'importance des transferts des émigrés, les responsables maghrébins se trouvent devant deux défis : stimuler ces transferts financiers et transformer les transferts des migrants en investissements qui véhiculent la technologie et le savoir-faire acquis dans les pays d'accueil. Ces deux défis, a-t-il ajouté, placent la problématique migratoire au cœur du débat sur les relations euro-méditerranéennes, notamment dans la perspective de la création de la Zone de Libre Echange (ZLE). Il a souligné que l'impératif d'une croissance forte et durable requiert une mobilisation de toutes les potentialités et ressources financières internes et externes à des fins productives, ainsi qu'une révision par les diverses institutions de la perception du rôle actuel et potentiel des migrants qui doivent être considérés, à la fois dans les pays d'accueil et dans les pays d'origine, comme des acteurs et des partenaires des efforts de développement.