Quatre unités de la Force de lutte contre les mines composant un détachement naval de l'OTAN se trouvent depuis samedi au port d'Alger pour une escale qui durera jusqu'au 9 décembre. L'information est donnée par l'agence officielle APS. Le détachement composé de quatre bâtiments (trois dragueurs de mines et une frégate) représentant l'Italie, l'Espagne et la Turquie, est conduit par un capitaine de vaisseau de la Marine italienne. Il s'agit d'une visite comptant pour le programme des activités planifiées au titre du dialogue méditerranéen de l'OTAN pour l'année 2004. Pour le Colonel Adnane Chérif, chef de la cellule de communication du commandement des forces navales algériennes, cette escale constitue une « opportunité pour identifier les différents domaines de notre coopération et consolider la compréhension du concept de la sécurité en Méditerranée ». Durant son séjour à Alger, le détachement naval de l'OTAN effectuera des exercices et des manœuvres tactiques avec quatre unités de la marine algérienne, ajoute l'APS. Ces exercices devraient permettre, selon le même responsable, à travers l'échange d'expériences, de «contrôler et surveiller les voies de communication afin de prévenir tout acte malveillant dans la Méditerranée ». Depuis plus d'une décennie, l'Organisation de l'Alliance Nord-Atlantique s'est engagée dans l'élargissement de ses relations de coopération et de partenariat à plusieurs régions du monde. Cette organisation politico-militaire a lancé, en 1994, le Dialogue méditerranéen de l'OTAN avec les pays du sud de la Méditerranée. L'Algérie participe à ce dialogue depuis le 21 février 2000. Pour les observateurs locaux, les dirigeants algériens ne veulent surtout pas s'isoler du contexte dominant dans la région. Ils voient dans leur association avec l'organisation transatlantique un moyen pour défendre un concept qui leur est très cher : celui d'une sécurité globale et indissociable et dont les prémisses se déclinent maintenant à travers une coopération dans la lutte contre le terrorisme et par des manœuvres militaires ainsi que par des programmes de perfectionnement ou d'initiation aux nouvelles techniques de guerre et de défense. C'est un signal que le processus de dialogue méditerranéen en cours depuis quatre ans, connaîtra à l'avenir une accélération rapide, augurant de bouleversements importants dans le fonctionnement et les attributions actuelles de l'armée algérienne. Pour une certaine presse algérienne, l'escale en question constitue une aubaine à exploiter contre le Maroc, du moins médiatiquement parlant.Le Journal l'Expression, titre dans son numéro du 5 décembre 2004 que « L'OTAN joue la carte d'Alger » en enchaînant immédiatement par une phrase qui en dit long sur le complexe « marocain » chez certains confrères algériens. « Notre pays vient de supplanter le Maroc, « allié stratégique » de cette force militaire transnationale. C'est parce que Jaap de Hoop Sheefer, secrétaire général de l'OTAN a effectué, il y a quelques jours une visite à Alger, que «l'Algérie vient de supplanter le partenaire stratégique qu'était le Maroc en devenant le principal allié de l'Alliance atlantique au niveau de la rive sud de la Méditerranée», note le journal algérien qui cite des experts militaires. Or en réalité, l'organisation de l'Alliance Nord-Atlantique a annoncé depuis belle lurette les principes sur lesquels est fondée l'idée de l'élargissement de ses relations de coopération et de partenariat, à savoir la responsabilité, la complémentarité et le respect des spécificités nationales. Les objectifs fixés par l'OTAN sont en fait le renforcement des liens amicaux entre les deux rives de la Méditerranée, de mieux communiquer et surtout que ce genre de contact soit multiplié afin de mieux maîtriser et contrôler les voies de communication en Méditerranée. L'initiative se propose donc aujourd'hui, comme moyen d'arrimer la région sud de la Méditerranée, à l'idée d'un partenariat politique et militaire que l'OTAN a mûri dans un monde qui doit faire face à des menaces diverses qui exigent une réponse commune. Une idée que le Maroc avait depuis longtemps comprise et en faveur de laquelle il a toujours œuvré.