À quelques semaines de l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne en matière de sécurité alimentaire, dite traçabilité, les exportateurs marocains se disent fin prêts pour s'adapter à cette réglementation. Le temps est désormais compté pour les exportateurs marocains. C'est le premier janvier prochain que la nouvelle norme sur la traçabilité sera appliquée. Toutefois, les professionnels se montrent rassurants. «Un tiers des exportateurs nationaux a adopté le système de traçabilité en perspective de son entrée en vigueur début janvier prochain», selon le directeur général de l'Office national des pêches (ONP), Majid El Ghaïb, dans une déclaration reprise par l'agence MAP. Il a précisé à ce sujet que 59% des produits agroalimentaires destinés à l'export sont couverts, 20% sont en cours et autant sont sans contrôle scriptural. Les produits nationaux exportés et couverts par la traçabilité sont ventilés sur les agrumes à hauteur de 53%, les primeurs (56%), les produits végétaux transformés (55%) ainsi que les produits de la pêche (76%), a encore précisé le responsable de l'ONP pour qui ''ces pourcentages montrent l'évolution positive de l'adaptabilité marocaine aux standards requis en termes de tonnages à l'export''. M. El Ghaib a estimé que l'intégration rapide de la traçabilité permettra non seulement de sauvegarder les parts du Maroc sur le marché de l'UE mais aussi de précéder la concurrence et de développer d'autres marchés à l'export. La traçabilité des produits nationaux, qui représentent 20% des exportations marocaines vers l'Europe, est également une condition indispensable à la modernisation du secteur de l'agro-alimentaire et à l'affermissement de la compétitivité à l'export, a-t-il ajouté, assurant que ''cette nouvelle disposition profitera même au marché local en protégeant le consommateur marocain'' des mesures de contrôle efficaces en cas d'incident. Dans cette optique, le gouvernement a affiché sa volonté et son engagement à mettre en oeuvre l'ensemble des mesures nécessaires pour accompagner les entreprises agro-industrielles dans le processus d'adaptation au marché européen et réussir l'intégration de l'économie nationale dans les marchés internationaux. Initié par l'Office national des pêches (ONP) avec la collaboration de l'UE et de l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations, ce symposium a été sanctionné par une série de recommandations dont l'harmonisation, l'unification et le rapprochement des textes et procédures existants, en concertation avec tous les intervenants : profession et administration. Il a été notamment recommandé de mettre à niveau l'arsenal juridique en matière de gestion portuaire et des halles et circuits de distribution, et de clarifier le rôle et la responsabilité de chaque intervenant dans la filière. Le Maroc qui, de l'avis de plusieurs experts nationaux et étrangers, a incontestablement réalisé de grands pas dans les réformes socio-économiques ayant rendu l'environnement des affaires très attractif pour les investisseurs étrangers, saura certainement saisir ses atouts et ses contraintes en prévision de l'entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation, définir les démarches à mener pour obtenir l'acceptation par l'UE du dispositif de traçabilité et assurer un contrôle en matière de sécurité alimentaire à moyen et à long termes.