L'Ecole des arts et métiers de Tétouan, plus connue sous le nom de Dar Sanaa, poursuit son engagement en faveur de la préservation des différentes traditions artistiques, dont se distingue, depuis plusieurs siècles, la Colombe blanche. Dans ce contexte, elle vient de remettre le prix à ses meilleurs Mâalems (formateurs-artisans) et élèves-apprentis au titre de la saison 2015-2016. Créée en 2005 à l'initiative de la direction de cette école, «cette initiative garde toujours le même objectif de motiver les Mâalems et les élèves à développer leur sens de la créativité. Il s'agit aussi de les encourager à contribuer activement à la promotion de notre patrimoine artistique et traditionnel», a indiqué le directeur de Dar Sanaa, Anas Sordo. Composés des anciens Mâalems, d'artistes ainsi que des représentants de la société civile, les membres du jury de la première compétition ont eu à choisir entre les œuvres des formateurs-artisans de cet établissement professionnel. C'est ainsi qu'après une série de réunions et de discussions, ils ont jeté leur dévolu sur trois candidats, desquels Mohamed Ilyas Toub (sculpture sur bois) a été désigné comme le meilleur Mâalem de cette année. Le deuxième prix est revenu à Rahma El Ouardani pour son œuvre de broderie, alors que Mohamed Amghouz a été classé au troisième rang dans la filière de décoration. Un deuxième jury, constitué des représentants des différents domaines artistiques, culturels et d'artisanat ainsi que ceux de Dar Sanaa et l'association Al Bir & Al Ihsane (un des partenaires de cette initiative), a eu à choisir entre une centaine d'élèves de cet établissement professionnel. Il a décidé ainsi d'attribuer le premier prix au jeune Mohamed Amine Raïss dans la filière de ferronnerie. La deuxième place est revenue à l'élève-apprenti Mohamed Al Khayat dans celle de la menuiserie. Alors que la jeune Assia El Ftouh s'est vue attribuer le troisième rang pour son œuvre de broderie. Quant au prix du public, il a été décerné à Hamza Baader dans la filière de sculpture en plâtre. Les responsables de Dar Sanaa ont décidé par la même occasion de rendre hommage au Mâalem Abdelghni Benchekroun (menuiserie) et Ahmed El Brabchi Rahmani (jardinage) pour leurs efforts déployés depuis leur intégration à l'équipe de cette école. Outre la remise des prix, cet événement a été marqué par l'exposition de belles créations des formateurs-artisans et élèves-apprentis de cet établissement professionnel. Elle a comporté, entre autres, des articles de tissage, de plâtre, d'ébénisterie, de couture traditionnelle, de broderie et d'orfèvrerie. Créée en 1919, Dar Sanaa est considérée comme un chef-d'œuvre de l'architecture arabo-andalouse. Elle compte onze ateliers d'artisanat destinés à la formation d'une centaine d'élèves originaires de Tétouan et des différentes zones avoisinantes. «Les élèves de l'école sont formés selon les normes et techniques séculaires aux différents métiers : l'ébénisterie, le cuivre, la faïence, le cuir, le tissage, le plâtre, la broderie et l'orfèvrerie...», selon les responsables de Dar Sanaa.