Face aux groupes islamistes armés d'un côté et aux manifestations kabyles de l'autre, les forces sécuritaires algériennes multiplient leurs opérations à l'approche du scrutin du 10 octobre. Cinq islamistes armés ont été tués vendredi en Algérie par les forces de sécurité lors d'une opération de ratissage dans la région de Relizane, à 300 km à l'ouest d'Alger, selon plusieurs journaux algériens de dimanche. Ces «terroristes» ont été abattus dans les monts de Ammi Moussa par l'armée qui a aussi affirmé avoir récupéré des armes. Cette opération, qui se poursuivait encore ce dimanche, a été déclenchée au lendemain du massacre de sept personnes par des éléments armés, le 28 septembre, dans une région où sévit le GIA. Deux militaires ont par ailleurs été grièvement blessés vendredi lors d'une embuscade tendue par un groupe armé dans le maquis de Belhasnet, région de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger), selon le quotidien Le Matin. Ces militaires faisaient partie d'une patrouille qui menait un autre ratissage dans cette zone montagneuse où opère le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Sur l'autre front, celui de la situation pré-insurrectionnelle qui se généralise en Kabylie, les forces de police ont été déployées comme prévu dans toute la région, désormais quadrillée à quelques jours des élections locales. Samedi, la police a même empêché la tenue d'une marche à l'appel du mouvement de contestation à Tizi-Ouzou et Béjaïa. Très tôt le matin, le dispositif policier dépêché d'Alger avait été déployé au niveau des principaux axes routiers, de façon à empêcher les manifestants de quitter leurs villages pour rallier les deux chefs-lieux de wilayas où devaient se dérouler les manifestations. Ce qui n'a pas empêché certains jeunes de parvenir jusqu'à Tizi-Ouzou avant d'être encerclés par des policiers anti-émeutes. Des sit-in ont alors été improvisés et des heurts ont éclaté dans d'autres localités, notamment à Chabet El Ameur, faisant quatre blessés, suite à des bombes lacrymogènes lancées sur les manifestants.