Engagée par la CNCA, l'opération de traitement du surendettement des agriculteurs, dont le coût s'est élevé à 2,2 milliards de DH, a permis la régularisation de cent mille dossiers et la reprise des crédits. Dernière opération de ce genre, les réfractaires ne pourront plus en profiter. Après le lancement, depuis mai dernier, du crédit Saqui, pour financer la totalité de l'équipement des exploitations en système de micro-irrigation, la Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA) passe à la vitesse supérieure. Ceci, en lançant, il y a plus d'un mois, le Crédit de campagne Al Houboub, destiné à financer la céréaliculture moderne dans les zones à fort potentiel de production. La banque ayant mené l'opération de traitement du surendettement des agriculteurs à bon terme, la machine des crédits est relancée. Fruit d'une convention, signée le 21 juin dernier entre le Crédit Agricole et l'Etat, cette opération, visant la reconstitution de la capacité d'endettement des agriculteurs, a été achevée le 31 mars dernier. Elle a porté sur les petits et moyens agriculteurs, dont les encours de crédits sont inférieurs à 500.000 DH. Ayant connu l'adhésion de 80% des clients de la banque pour un montant de 5 milliards de dirhams, cette opération a permis à près de 100 000 agriculteurs de traiter leur surendettement et recourir de nouveau au crédit. Ils ont ainsi eu droit aux financements nécessaires au développement et à la modernisation de leur exploitation. Même s'ils étaient beaucoup à en tirer profit, et les engagements de la banque vis-à-vis des pouvoirs publics obligent, les débiteurs récalcitrants ont fait l'objet de mesures de recouvrement forcé. Ils ne peuvent désormais bénéficier de nouveaux financements qu'une fois leur situation régularisée. Un traitement radical donc puisque le risque de récidive est réduit en raison des échéances annuelles auxquelles les agriculteurs doivent se tenir. Avec 1,6 milliard en abandons de créances et 600 millions en réductions d'intérêts accordés, le coût de cette consolidation s'est élevé à 2,2 milliards de DH. Cette enveloppe a été prise en charge à hauteur de 1,2 milliard de DH par l'Etat et par le Crédit Agricole pour 1 milliard. Les agriculteurs seront désormais tenus de bien veiller sur leur gestion puisqu'il s'agit de la dernière opération de ce genre. Aux moyens importants que mobilise cette démarche s'ajoutent les effets pervers de la succession de telles opérations sur la culture de remboursement. Concernant les exploitations agricoles qui ne sont pas concernées par la convention précitée, le Crédit Agricole traite leur demande au cas par cas dans le cadre d'accords avec les associations professionnelles. Ce traitement relève de la gestion courante et normale des relations entre la banque et ses clients. Si le traitement du surendettement a connu un large succès, celui du solde de tout compte est resté limité. Connaissant une faible adhésion, il se poursuit jusqu'à la fin décembre. Entre-temps, le Crédit Agricole a mobilisé l'ensemble de ses moyens à travers plus de 300 points de vente pour faire face aux besoins de la nouvelle campagne agricole. La saison en cours étant imprévisible, le mot d'ordre est celui de la mobilisation.