Hassan était dans un parc public à Kelaât Sraghna à la recherche de bouteilles vides qu'il revendait. Il a été tué par un clochard pour avoir refusé de s'enivrer avec lui. Ârsate Hadj Tahar, Kelaât Sraghna, Hassan âgé de 41 ans occupe seul une baraque depuis de nombreuses années. Il a une famille. Mais, il vit loin d'elle. Tous ses voisins connaissent son histoire, car il ne cessait d'en parler chaque fois qu'il en a l'occasion. Il savait formuler ses phrases parce qu'il avait fait des études avant d'être renvoyé après avoir redoublé à trois reprises la cinquième année de l'enseignement fondamental. Depuis, ses parents n'ont cessé de lui répéter qu'il se devait de trouver un travail pour se prendre en charge. Au fil du temps, il finit par ne plus supporter leurs reproches. En fin de compte, il quitte le foyer familial à destination de Marrakech où il fut accueilli par un artisan. Dès qu'il s'est familiarisé avec la ville, il quitte l'artisan en question pour travailler dans des chantiers, de construction et chez d'autres artisans avant d'intégrer l'armée. Il entame un nouveau parcours dans sa vie qui doit le changer en une personne engagée et de principes. Mais, voilà qu'il quitte l'armée sept ans plus tard. Pourquoi ? Personne ne sait au juste. Du militaire, il est retourné au civil, à kelaât Sraghna. Le temps qu'il avait passé hors du foyer l'avait changé. Il a néanmoins gardé le respect de soi et un bon comportement. Tous ses voisins l'ont remarqué. Ils ont remarqué également qu'il est devenu toxicomane à l'affût de sa dose quotidienne de haschisch. Sa mère le conseillait régulièrement de cesser de se droguer. Mai en vain. Quant à son père, il a fini par le chasser une fois pour toute. Hassan est accueilli par un ami avant de louer la baraque de Ârasat Hadj Tahar. Pour survivre, il s'est mis à courir les quartiers et les rues de Kalâat Sraghna pour collecter et revendre les bouteilles vides. Ses nouveaux voisins ont vite sympathisé avec lui au point de lui offrir régulièrement des repas. Un jour, il disparu subitement. Où est-il allé ? Des voisins se mirent à sa recherche dans les endroits qu'il fréquentait. Mais en vain. «Nous devons alerter la police», propose l'un de ses voisins. Accompagné d'un autre voisin, ce dernier va au commissariat de police pour signaler la disparition de Hassan. Alors qu'ils attendaient les policiers, un homme est venu les alerter de la découverte du cadavre d'une personne de sexe masculin dans un jardin public. Une fois sur les lieux, ils se rendirent compte qu'il s'agissait bel et bien de lui. Qui l'a tué et pourquoi ? Ce sont des questions auxquelles les enquêteurs se sont penchés avant de trouver la réponse deux jours plus tard : Il était en train de collecter des bouteilles vides au jardin public quand il a été appelé par Mustapha. Ce jeune homme de vingt-neuf ans qui était en train de se soûler demande à Hassan de se joindre à lui. Ce dernier lui a tourné le dos et Mustapha s'est avancé vers lui pour le tenir par sa main. Hassan s'est retourné pour le gifler. Hors de lui, Mustapha n'a pas tardé à sortir un couteau pour le larder de coups avant de s'enfuir à destination du quartier Jnane Chaâbi où il a passé la nuit. Le lendemain, il s'est rendu à douar Guenaoua, loin de Kelaât Sraghna à 11 Km. Mustapha a été traduit devant la chambre criminelle près la cour d'appel de Marrakech.