Dans nos contrées, de nombreux importateurs sans scrupules continuent à alimenter le marché de pièces de rechange automobiles extrêmement dangereuses pour les usagers. Ces pièces de rechange sont importées de façon frauduleuse. Elles échappent à tout contrôle et se vendent à un prix bon marché. Elles sont pourtant responsables tous les jours de nombreux accidents. Le Cetiev (Centre Technique pour l'industrie de l'équipement véhicule) a décidé de réagir face à cette situation ubuesque. Il vient tout récemment encore de lancer une enquête restreinte d'une durée d'une semaine. Celle ci a permis de tester divers prélèvements sur le marché de la pièce de rechange. Selon les résultats de l'enquête, les deux tiers des pièces testées se sont avérées non conformes ! «Si autant de pièces défectueuses arrivent tous les jours sur le marché marocain, c'est bien suite à de nombreuses pratiques de certains importateurs frauduleux qui ont toujours contourné le système de contrôle», indique-t-on auprès du Cetiev. D'autres explications sont également avancées par le centre. Elles concernent l'absence de règles claires de prélèvement pour le contrôle à l'importation, ou encore le fait que les prélèvements opérés sur les conteneurs ne soient pas représentatifs de la marchandise importée. Le Cetiev avance aussi d'autres anomalies constatées lors du contrôle : Le scellement de l'échantillon effectué au port arrivait complètement déchiré au laboratoire ! Ce qui témoigne de l'existence de fraudes». Selon le Cetiev, de tels agissements auraient un impact direct sur la mortalité des accidents de la route. Au Maroc, ce ne sont pas moins de 72.000 accidents qui sont répertoriés par an, et qui provoquent chaque année 3.300 morts et près de 10.000 blessés. Une hécatombe qui coûte à l'Etat marocain 2,5% de son PIB et la bagatelle de 11 milliards de DH. Afin de contrecarrer les fraudeurs, plusieurs actions ont été récemment engagées par le ministère de l'industrie et du commerce contre l'importation frauduleuse. Parmi les mesures diligentées, la dématérialisation du processus de contrôle à l'importation qui entrave les interventions des importateurs. Idem en ce qui concerne le contrôle a posteriori : les prélèvements sont désormais effectués directement dans les dépôts des importateurs et les stocks détectés de pièces de rechange défectueuses sont systématiquement détruits. Les produits qui sont les plus contrôlés sont les plaquettes de frein, les disques et les câbles de frein, les amortisseurs, les pneus, le vitrage, etc. Vitrage automobile : Aucun risque de pénurie n'est à craindre selon le Cetiev Depuis un certain moment, les importateurs de vitrages automobiles s'insurgent contre les mesures prises par le Cetiev en matière de renforcement des contrôles. Les importateurs les plus virulents semblent être ceux du marché du vitrage automobile. Ces derniers auraient, selon le Cetiev, propagé de fausses rumeurs laissant croire qu'une très grosse pénurie serait en train de s'installer pour le Maroc et dans les prochains mois, en matière de vitrage automobile. Les importateurs s'insurgent de la sorte contre une circulaire du ministère de l'industrie et du commerce, entrée en vigueur en mai dernier, et qui instaure désormais de nouvelles règles relatives à l'importation des vitrages automobiles. La dite circulaire impose dorénavant que chaque pare-brise importé passe obligatoirement par un contrôle de conformité, opéré par le Cetiev lui-même! Les normes de conformité imposées ne sont pas des moindres, puisque ce sont les standards européens de sécurité 43R qui sont appliqués. Ce sont ces mêmes standards qui permettent l'homologation des vitrages utilisés dans l'industrie automobile en Europe. De fait, tout vitrage ne répondant pas à ces normes sera renvoyé illico à son fournisseur. Face à cet état de fait, les importateurs ont réagi, en annonçant dans un récent communiqué, la création d'une association qui leur serait propre. Faut-il donc s'alarmer outre mesure face à la menace de pénurie en vitrages automobiles, annoncée de façon prémonitoire par les opérateurs du marché ? «Non», dit le Cetiev! Pour le centre, le Maroc est un pays producteur de vitrages automobiles de qualité. Selon plusieurs sources, la production marocaine en vitrages automobiles pourrait couvrir sans aucun problème l'ensemble des besoins nationaux en la matière.