Selon certaines indiscrétions, l'Istiqlal et le MNP ne feraient pas partie du prochain gouvernement. Le PJD aussi. L'audience accordée, mercredi 2 octobre, par S.M. le Roi aux dirigeants des principaux partis (Youssoufi, Osman, Laenser et Aherdan, Abbas El Fassi et Saâdeddine El Othmani) continue de susciter l'intérêt du microcosme politique national. Rien d'officiel n'a filtré de ces entretiens en dehors des déclarations données à la télévision par les leaders concernés au sortir du Palais royal de Marrakech. Faute d'informations de première main, les observateurs se sont attachés à la forme de ces audiences pour verser dans la spéculation et à se confondre en conjectures. Certains ont cru lire une signification politique derrière le fait que Abbas El Fassi soit reçu en troisième (après Abderrahamane Youssoufi et Ahmed Osman) alors que la logique arithmétique (48 sièges obtenus son parti) aurait voulu qu'il vienne en deuxième position dans l'ordre des audiences. Abbas El Fassi, qui cherche du reste à être Premier ministre du futur gouvernement, était aussi le seul leader à ne pas donner de déclaration après cette rencontre. Un député de l'USFP nous a confié qu'il est hors de question de négocier avec le PJD en vue de son entrée au gouvernement. Par ailleurs, il a ajouté que son parti compte “zapper“ deux partenaires de la coalition sortante : l'Istiqlal et le MNP. L'Istiqlal pour les raisons que l'on sait et le MNP à cause du tempérament imprévisible de son chef. Abderrahamne Youssoufi, explique un ministre sortant, a souffert avec le MNP au gouvernement. Le mouvement de Mahjoubi Aherdan le sait qui a lié son destin au MP de Mohand Laenser en disant : soit on va ensemble au gouvernement soit ensemble à l'opposition. Mais M. Laenser ne voit pas les choses de cette façon. Après des années dans l'opposition, il voudrait bien être au pouvoir. Peu importe pour lui que le mouvement de son ennemi d'hier soit renvoyé de l'autre côté de la barrière après avoir été aux affaires. L'USFP, le RNI, le MP, le FFD, le PPS et le PSD totalisent 147 sièges. Manquent 16 sièges pour atteindre la majorité requise, à savoir 163. Quelle est cette force ou ces forces d'appoint qui compléteraient le tableau ?