La deuxième vice-présidente de la Chambre des Représentants, Fatna El Khiel, est connue par ses compétences, son militantisme et son courage. Portrait. Il y a des femmes qui militent et qui marquent par leur engagement, leurs compétences et leur courage le champ politique national. La deuxième vice-présidente de la Chambre des représentants, Fatna El Khiel, est de cette catégorie. Fatna la battante. Elle est née en 1954 à Arbawa, dans la province de Kénitra où elle a poursuivi ses études primaires. Juste après, elle quitte le lieu de sa naissance pour suivre ses études, interne, à Rabat, au collège Lalla Nezha et le lycée Omar Khiam, où elle a obtenu son baccalauréat avec la mention très bien, en sciences expérimentales. Devant ce carrefour dans son parcours estudiantin, Fatna opte pour la médecine. En 1981, elle obtient le diplôme de doctorat en médecine. Mutée à Larache, elle assume avec succès le poste de médecin-chef de la circonscription sanitaire de la province. En 1989, elle retourne à la capitale pour aller plus loin en médecine et se spécialise en santé publique, après trois ans de formation à l'Institut national d'administration sanitaire (INAS). Ses études en médecine, ses préoccupations en tant que mère, ne l'ont pas empêchée d'accéder au domaine politique. Elle a bien su marier entre ces domaines. Ainsi, en 1992, elle intègre les rangs du Rassemblement National des Indépendants (RNI). Elle milite sous les couleurs de ce parti pendant environ dix ans. Vint le virage des élections législatives du 27 septembre 2002. Fatna voulait se présenter au suffrage direct, alors que son parti lui proposait la liste nationale. Enfin, le parti lui a refusé l'accréditation comme tête de liste dans la circonscription du Gharb. Ayant une popularité dans sa circonscription, Fatna a bien voulu se présenter au suffrage direct. Devant le refus du parti, elle démissionne et intègre le mouvement national populaire d'Aherdan qui lui accorde l'accréditation comme tête de liste locale. C'est une transhumance dans le sens positif. Ainsi, elle fut passée aux législatives haut la main et arrive, avec les trente femmes parlementaires, sous la Coupole. Son sens de dévouement, sa prédisposition, ses compétences et son courage lui ont permis de briller au sein du parti. Une année plus tard, le groupe parlementaire haraki la propose pour le bureau du Parlement. Elle se trouve devant un autre concurrent, Hassan Maâouni. Lors des élections au sein du parti, elle a été élue comme candidate du parti avec une majorité écrasante. Le parcours continua avec succès jusqu'à être élue comme deuxième vice-présidente du parlement. Une première dans l'histoire du Parlement et du pays. « C'est une lourde responsabilité. C'est un défi à relever », dit-elle, en précisant que le discours royal prononcé lors de l'ouverture du Parlement le 10 octobre était une grande lumière qui a éclairé le chemin politique pour la femme. «Le discours du Roi était clair, ferme pour l'émancipation et l'émergence de la femme», dit-elle au téléphone, pressée pour une réunion qui l'attendait dans la matinée du jeudi.