Mohamed, un père de famille ayant beaucoup de problèmes avec son épouse, a poignardé mortellement son beau-frère. Il pensait que celui-ci incitait sa sœur à quitter le domicile conjugal. Douar Ouled Ahmed, commune Beni Yakhlef, préfecture de Mohammédia. Jeudi 18 novembre 2004. Les Marocains célébraient la Fête de l'Indépendance. Bien qu'il soit déjà 10h du matin, Mohamed n'a pas encore quitté son lit. Non qu'il se soit endormi tard la veille, ou parce qu'il ne travaillait pas ce jour. Mais parce qu'il est resté toute la nuit sans arriver à fermer l'œil. Il est marié depuis quelques années avec une jeune femme, avec laquelle il a vécu une histoire d'amour. Seulement, cette histoire a changé avec le temps pour céder la place à la haine et la rancune. Les voisins et proches ignorent les raisons de ce changement. Certes, la vie d'un couple n'est pas à l'abri de nuages. Mais le désir de préserver son foyer sain incite à chercher par n'importe quel moyen la conciliation. Toutefois, c'est le contraire qui s'est produit entre Mohamed et sa femme. Ils n'hésitaient pas à commencer par une injure pour passer aux jets d'ustensiles, à l'usage d'un bâton ou d'un tuyau en passant par les coups de mains et de pieds. Les membres de leurs familles sont intervenus à maintes reprises pour atténuer leurs ardeurs et mettre fin à leurs querelles presque permanentes. Mais en vain. Le couple ne finissait une querelle que pour en commencer une autre comme s'ils n'avaient fondé un foyer que pour se bagarrer. Pour la moindre raison, parfois un seul mot, les deux transformaient leur foyer en un lieu de combat. Comme à l'accoutumée, un prise de bec avait eu lieu, dernièrement, entre Mohamed et sa femme et en un clin d'œil cela a cédé la place à l'usage des coups de poing. Mohamed n'a pas hésité à lui administrer des coups violents sur tout le corps. En larmes, l'épouse ne supporte plus cette violence et semble avoir perdu tout espoir de vivre sous le même toit avec Mohamed. Elle a mis sa djellaba et a décidé de quitter le domicile conjugal. Mohamed a tenté de l'en empêcher. Mais en vain. Elle est arrivée à sortir avec la ferme volonté de ne plus y retourner. Les larmes aux yeux, elle a emprunté le chemin qui mène au domicile de son frère. Celui-ci l'a calmée et l'a consolée. Il s'est rendu chez Mohamed pour lui demander de ne plus frapper sa sœur, de se calmer, de reprendre leur vie en paix. Seulement, ce dernier ne voulait rien entendre d'autre que le retour de sa femme. Le frère est retourné chez sa sœur pour lui demander de trouver une solution. “Je veux divorcer“. C'est la seule phrase qu'elle a lancée sans ajouter un autre mot. Il n'en était pas question pour Mohamed. Il voulait que sa femme retourne au foyer sans condition. Mais, elle, ne voulait plus de lui, elle souhaitait seulement être répudiée. Un bras de fer qui a incité Mohamed à recourir à la justice pour réclamer le retour de sa femme au domicile conjugal. Entre-temps, une idée a commencé à germer dans son esprit. “ C'est son frère qui l'incite à ne pas retourner chez moi“, pense-t-il. Cette idée est loin de la réalité. Au contraire, le frère espérait qu'ils soient en entente sous le même toit. Mais personne n'est arrivé à convaincre Mohamed que son beau-frère n'avait rien à voir avec les problèmes conjugaux de sa sœur. En conséquence, il a pensé à l'éloigner de son chemin en se vengeant de lui. Comment ? Le liquider. Une décision qu'il a prise, jeudi 18 novembre. Dans l'après-midi, il est sorti de chez lui avec un couteau caché sous ses vêtements. Devant la demeure de son beau-frère, il est resté tapi dans une ruelle, guettant sa sortie. Une fois que le beau-frère, 45 ans, a franchi le seuil de sa maison, Mohamed s'est jeté sur lui pour lui asséner deux coups mortels avant de prendre la poudre d'escampette. Avant d'être arrêté, le même jour, il a tenté de se suicider en avalant de l'insecticide. Seulement, les policiers et les éléments de la protection civile ont été plus prompts que la mort. Il est actuellement sous contrôle médical en attendant d'être traduit en justice.