Les Etats-Unis ont mis leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution condamnant la construction par Israël du mur de la honte en Cisjordanie. Le texte, qui a pourtant reçu le soutien de dix pays, qualifie cette ligne d'«illégale aux termes de la loi internationale» et demandait que sa construction soit «arrêtée et inversée». Les Etats-Unis ont mis leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution condamnant la construction par Israël du mur de la honte en Cisjordanie. Le texte, qui a pourtant reçu le soutien de dix pays, qualifie cette ligne d'«illégale aux termes de la loi internationale» et demandait que sa construction soit «arrêtée et inversée». Le projet de résolution réaffirmait l'opposition du Conseil de sécurité à «toutes les activités de colonisation dans les territoires palestiniens occupés et toutes les activités impliquant la confiscation de terres et leur annexion de fait». C'est la 78e fois que les Etats-Unis bloquent le passage d'un projet de résolution condamnant Israël. Cette démesure est aperçue comme un feu vert permanent à Tel-Aviv pour poursuivre l'occupation de la Palestine et pour continuer l'édification de colonies de peuplement. C'est surtout un encouragement à l'édification d'un mur qui est une négation du processus de paix, car il délimite par la seule volonté des colons les frontières d'un État palestinien et en annexant de facto une partie de son territoire. Ce mur enferme le peuple palestinien à l'intérieur d'un espace unilatéralement fixé par Israël. Cette clôture de l'apartheid, pour laquelle Ariel Sharon consacre 220 millions de dollars, préfigure ce que la droite et l'extrême droite israéliennes ont à l'esprit quand elles parlent d'un État palestinien : un État prison, un État ghetto, un État bantoustan. Le veto des Etats-Unis confirme que l'Administration américaine n'est apparemment pas gênée par un tel projet. George W.Bush est en phase avec un Ariel Sharon qui a l'intention de poursuivre la construction du mur de la honte, qui n'entend pas geler la colonisation et qui va continuer sa politique de répression. Ariel Sharon sait que les objectifs de George W.Bush ne sont guère éloignés des siens et que plus l'élection présidentielle américaine approche, moins la Maison-Blanche exercera de pressions sur Israël. Pourtant, ce nouveau mur de la honte est difficilement défendable dans la perspective de la création de l'État palestinien en 2005 que prévoit la «feuille de la route», parrainée par les Etats-Unis. Le veto des Etats-Unis illustre les contradictions de la diplomatie américaine qui chaque fois qu'elle est appelée à donner suite à ses engagements formule des réserves à la seule adresse des Palestiniens. Ce qui enlève toute crédibilité à sa politique proche-orientale.