Plus loin que la musique gnaoua dans sa pure tradition, d'autres genres, plus modernes et plus urbains, sont joués par les jeunes d'Essaouira. Pour eux, Ouled Mogador Music Action a vu le jour l'année dernière et se poursuit cette année avec de nouvelles perspectives et de nouveaux ateliers. Depuis sa création et jusqu'à aujourd'hui, le festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira a toujours pensé à la musique, à la mémoire, aux traditions, aux anciens et au pouvoir des anciens mais surtout à la relève et à la force de la jeunesse créative ! L'événement, appelé le «Woodstock marocain», a toujours rassemblé des milliers de jeunes mélomanes en quête de liberté, de découvertes musicales et surtout de fortes émotions artistiques. En plus de ce public jeune, toujours au rendez-vous, la musique est pensée pour la nouvelle génération, pour que cette tradition perdure et se transmette. Le pouvoir de la transmission a toujours été un leitmotiv pour le festival Gnaoua. Cette année encore, ce sont de beaux projets qui seront dévoilés au public. Un tremplin est d'ailleurs créé en amont afin de permettre à trois nouveaux maâlems de fouler la scène ! Le directeur artistique, maâlem Alikane, accompagne, coache et forme 3 jeunes maâlems, à la scène, à la fusion, et à sortir de la pure tradition pour proposer autre chose. Il s'agit, pour cette édition, de Khalid Izoubaz, Khalid Amrhoche et Mohamed Bomzor qui présentent leur performance le samedi 14 mai sur la scène de la place. Abdeslam Alikane explique : «Nous avons senti que la relève était importante puisque les anciens commencent à partir. Les hommages sont rendus grâce à des jeunes, aux enfants ou à la famille. Cette année, un tremplin va permettre de former et accompagner trois maâlems pour assurer la relève justement». Ce tremplin rentre dans le cadre des actions de l'Association Yerma Gnaoua pour le développement du statut et de l'art tagnaouite qui fait office de formation à cette jeunesse dont le talent est éclatant et qu'il s'agit de canaliser afin de mieux la former. En créant une véritable école et un véritable courant gnaoua qui ne fait que se développer et en créant un réel statut aux musiciens de la musique traditionnelle gnaouie, le festival a redonné confiance en cette musique à laquelle la jeunesse a fini par s'identifier. Plus loin que la musique gnaoua dans sa pure tradition, d'autres genres, plus modernes et plus urbains, sont joués par les jeunes d'Essaouira. Pour eux, Ouled Mogador Music Action a vu le jour l'année dernière et se poursuit cette année avec de nouvelles perspectives et de nouveaux ateliers. Cette année, les jeunes artistes auront droit à une formation pointue, dispensée par des professionnels dans des thèmes différents: percussions africaines, photographie, guembri/Jazz, partage d'expérience sur la Fusion Gnaoua/Jazz et inspiration en écriture Hip Hop. Rappelez-vous, l'année dernière, le projet OMMA a programmé pour 2 jeunes groupes retenus après un appel à résidence, «3zawa Boys» et Tadinga, des ateliers ainsi que des concerts sur Casablanca et Rabat en plus de l'enregistrement d'un single chacun. Le projet OMMA, lancé en 2015, est réalisé en partenariat avec des acteurs culturels engagés et disposant d'infrastructures dédiées : le Boultek, la Fondation Abdelaziz et Touria Tazi et la Fondation Hiba. Essaouira s'apprête donc à accueillir son public fidèle et lui réserve de belles surprises musicales ! Place à la jeunesse, place aux festivités, place à la musique ! Maryem Laftouty (journaliste stagiaire)