Après trois baisses successives décidées par Bank Al-Maghrib ces 2 dernières années Une nouvelle baisse du taux directeur est-elle proche ? En tout cas, le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdelatif Jouahri, affirme qu'il n'hésitera pas à baisser de nouveau le taux directeur pour donner un coup de pouce à la croissance. C'est ce que le numéro un de la banque centrale a confié à l'agence Bloomberg dans un entretien accordé en marge de sa visite à Washington. Jouahri est revenu sur la décision du dernier conseil d'administration de BAM de baisser le taux directeur de 0,25% et s'est dit prêt à baisser de nouveau les coûts d'emprunt «s'il y a un besoin de pousser la croissance plus». Il y a un hic cependant. Si bank Al-Maghrib décidait de nouveau d'abaisser le taux d'intérêt de référence, cela voudrait dire automatiquement que les trois baisses successives du même taux durant les deux dernières années n'ont pas été suffisantes pour relancer la machine économique. Il faut dire que les baisses précédentes devaient profiter essentiellement aux entreprises à travers un meilleur accès au financement à des taux plus allégés. Il semble, par ailleurs, qu'une nouvelle baisse du taux directeur soit aussi dictée par la «faible croissance économique». Jouahri a, en effet, réitéré les prévisions de croissance qui ne devrait pas dépasser, selon BAM, 1% pour l'année en cours alors que la croissance de 2015 doit tourner autour de 4,2%. L'autre annonce faite par le wali de Bank Al-Maghrib au cours de son interview avec Bloomberg a concerné le régime national de change. Le basculement du Maroc vers un régime de change plus flexible n'est plus qu'une question de temps. Jouahri a affirmé que le quand et le comment seront arrêtés en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI). Une délégation du FMI est, dans ce sens, attendue au Maroc en mai prochain. «Les autorités vont discuter du calendrier et les étapes nécessaires avec les responsables du FMI», a-t-il fait savoir. Le numéro un de Bank Al-Maghrib a expliqué à Bloomberg que BAM «envisage l'élargissement des bandes de fluctuation du dirham». Commence alors une phase d'observation de la façon dont le marché traitera de ce changement. Selon Jouahri, «ce processus prend habituellement quelques années». Dans une première étape, la flexibilité ne sera pas totale puisque la banque centrale effectuera quelques interventions pour agir sur les fluctuations de la monnaie nationale avant de passer la main complètement au marché dans une étape ultérieure. Si la libéralisation de la convertibilité du dirham était déjà décidée depuis un bon moment, les responsables attendaient juste une conjoncture économique plus favorable, chose qui est désormais possible en raison de la baisse des cours de pétrole à l'international et l'amélioration de la balance commerciale sous l'effet de l'allègement de la facture énergétique. Le but pour les responsables de la politique monétaire du Royaume est de donner un coup de pouce aux activités exportatrices au niveau national. La prochaine visite du FMI permettra sans nul doute de connaître plus de détails sur cette opération.