L'intégration rapide des personnes immigrantes au marché du travail est au cœur des priorités du gouvernement québécois. Dans le budget 2016-2017 une enveloppe de 400.000 dollars est allouée pour notamment développer de nouveaux outils à partir des travaux de recherche, afin d'encourager l'entrepreneuriat des personnes immigrantes nouvellement arrivées. Un montant de 700.000 dollars est aussi prévu pour des mesures favorisant la rétention des étudiants étrangers au Québec. C'est connu et reconnu, les travailleurs étrangers sont une richesse pour le Canada. L'apport de l'immigration dans le développement économique des provinces canadiennes est indéniable et les gouvernants le savent bien. Paradoxalement cependant à un besoin en compétences, les immigrants ont du mal à être embauchés pour des emplois correspondant à leurs diplômes et savoir-faire. En effet, malgré une population cosmopolite et un environnement multiculturel, les préjugés à l'égard des immigrés sont malheureusement encore fort nombreux et très souvent la reconnaissance des acquis et des compétences, l'expérience professionnelle, ne sont pas suffisantes pour endiguer les barrières que rencontre tout nouvel immigré. L'inscription dans un ordre professionnel est une opération très difficile, voire quasi insurmontable parfois et relève du parcours du combattant. C'est ainsi que nombreux sont les immigrés diplômés qui ont dû se reconvertir dans d'autres métiers autres que leur formation et ont revu à la baisse leurs ambitions, celles de faire mieux qu'ailleurs en immigrant. Ils s'entendront dire lorsqu'ils exprimeront leur dépit que «c'est l'Amérique du Nord et qu'il faut s'adapter au marché du travail quelle que soit sa formation». Le cliché «du chauffeur de taxi diplômé en médecine» ou encore de «l'ingénieur qui travaille dans un call center» traduit bien le problème que vivent les immigrants en la matière. Comment donc dans cette situation continuer à drainer une main-d'œuvre qualifiée, faciliter son intégration dans la société d'accueil et valoriser ses compétences? L'entrepreneuriat est une des solutions aujourd'hui sur laquelle mise le gouvernement du Québec. Dans cet objectif, «le budget 2016-2017 prévoit un soutien de 400.000 $ sur deux ans au programme entrePrism de HEC Montréal», a-t-il indiqué. Cette opération vise notamment à accompagner des entrepreneurs, particulièrement des personnes issues de l'immigration et des minorités ethniques, dans le démarrage d'entreprises ou dans la croissance de leurs activités d'entreprises. A cet effet, il est question de développer de nouveaux outils. Et ce à partir des travaux de recherche, afin de favoriser l'entrepreneuriat comme moyen d'intégration des personnes immigrantes nouvellement arrivées, précise le département ministériel de l'immigration au Québec dans un communiqué. Le gouvernement de la province réaffirme ainsi «l'importance de l'éducation et de l'enseignement supérieur pour le développement économique et social du Québec». Pour répondre à ses besoins en main-d'œuvre qualifiée, le Québec investit aussi dans la rétention des étudiants étrangers. En effet, «tout comme les travailleurs temporaires qui participent à la croissance de nos entreprises, les étudiants étrangers représentent des candidats de choix à l'immigration permanente, puisqu'ils maîtrisent le français, connaissent le Québec et sont déjà intégrés à notre société et à notre marché du travail», souligne à ce sujet la ministre de l'immigration, Kathleen Weil. Les mesures prévues au budget 2016-2017 réitèrent ainsi cette priorité. Le gouvernement du Québec annonce dans ce contexte le lancement d'un nouveau projet. Mené en collaboration avec Montréal International, ce projet vise à favoriser davantage la rétention des étudiants étrangers ainsi qu'à accroître le nombre de demandes de certificat de sélection du Québec parmi cette clientèle. Des crédits additionnels de 1,6 million de dollars sur trois ans, dont 700.000 $ en 2016-2017, sont affectés à la réalisation de cette initiative, est-il indiqué. Reste à encourager les jeunes de partout à choisir le Québec pour leurs études mais aussi à s'y installer par la suite.