Deux ans après la création de Renault Samsung Motors, la réussite de cette filiale était attendue à terme, mais elle nous a surpris par sa rapidité, soutient le président de Renault. Le redémarrage du petit constructeur sud-coréen Samsung Motors, deux ans après sa reprise par Renault, paraît bien engagé et il se prépare à élargir sa gamme pour pouvoir exporter, y compris en dehors d'Asie. «La réussite de cette filiale était attendue à terme, mais elle nous a surpris par sa rapidité», a déclaré mardi dernier à Séoul le président de Renault, Louis Schweitzer, deux ans après la création de Renault Samsung Motors (RSM). Il a rappelé devant la presse que Renault a été le premier constructeur automobile étranger à s'implanter en Corée du Sud, lorsqu'il a pris en 2000, à des conditions très avantageuses, le contrôle de Samsung Motors, laminé par la crise économique de 1998. Le Français a payé 274 millions de dollars pour 70,1% du capital de la nouvelle société RSM, dont les autres actionnaires sont le groupe Samsung et les banques créancières. Une usine ultra-moderne, dans laquelle Samsung avait investi plusieurs milliards de dollars, est ainsi tombée dans l'escarcelle de Renault. Située à Busan dans le sud du pays, elle avait été équipée par Nissan, selon un accord de coopération technique conclu en 1994 entre Samsung et le groupe japonais, avant que Nissan ne s'allie avec Renault en 1999. Cette usine sans syndicat, où le coût horaire du travail est moitié moins élevé qu'en France, et où la moyenne d'âge des salariés est de 31 ans, a une capacité de 240.000 voitures par an, actuellement largement sous-utilisée. Le premier bilan est positif : Renault Samsung Motors est bénéficiaire depuis le premier semestre 2002, avec deux ans d'avance sur les prévisions, a souligné M. Schweitzer. La réussite de Samsung contraste avec les difficultés du roumain Dacia, racheté par Renault en 1999. Mais elle peut être rapprochée d'un exemple de "même nature" mais d'une toute autre échelle, celui de Nissan, a souligné M. Schweitzer. Avec une part de marché de 8,7% au premier semestre, Samsung Motors est devancé en Corée du sud par Hyundai, Kia et Daewoo. Ses ventes, prévues à 107.000 voitures en 2002, ne représentent qu'une fraction des volumes commercialisés dans le monde par Renault (2,3 millions en 2001). Samsung n'a actuellement que deux modèles, tous deux développés sur la même plate-forme que des Nissan de taille équivalente, la SM5 lancée en 1998 et la SM3. Lancée en juillet, celle-ci a nécessité un investissement de 100 M euros. Pour se développer, Renault Samsung Motors va investir 100 millions d'euros par an, dans les trois prochaines années. Ces investissements seront auto-financés par RSM, a précisé le directeur général de la filiale, Jérôme Stoll. Il n'y a pas d'augmentation de capital prévue à ce jour", a ajouté M. Schweitzer. Un troisième véhicule est attendu en 2004-2005, selon M. Stoll, et un quatrième est "en phase préparatoire».