La date coïncide avec le démarrage de l'examen des projets de loi de la réforme de la CMR Les centrales syndicales organisent un sit-in devant le Parlement mercredi. Alors que la marche syndicale prévue à Casablanca a été repoussée ( Encadré), les syndicalistes annoncent la couleur avec un sit-in après demain. Le choix de la date n'est pas fortuit puisqu'elle coïncide avec le démarrage de l'examen des projets de loi liés à la réforme des retraites. «Le sit-in aura lieu ce mercredi à 10 heures, soit la même date et heure retenues par la commission des finances au niveau de la deuxième Chambre pour démarrer l'examen des projets de loi de la réforme», affirme Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT). Et de poursuivre : «Les cinq centrales syndicales vont participer à cette manifestation, à savoir la FDT, la CDT, l'UGTM, la SNESup en plus de l'UMT alors que d'autres organisations et syndicats sectoriels ont également confirmé leur participation». C'est donc après plusieurs reports que les textes seront examinés en commission ce mercredi. Si les syndicats ont tout fait pour que les projets de loi soient retirés du Parlement, le sit-in de ce mercredi vise à réitérer, même symboliquement, leur refus de la réforme gouvernementale qui concerne la Caisse de retraite des fonctionnaires de l'administration publique, la CMR (Caisse marocaine des retraites). Une fois n'est pas coutume, les parlementaires de la deuxième Chambre seront les premiers à statuer sur les textes soumis par le gouvernement avant même les députés de la Chambre des représentants. En effet, le gouvernement avait fait le choix de déposer en priorité les projets de loi en question devant la Chambre des conseillers. Si l'Exécutif affirme respecter ainsi les dispositions de la Constitution de 2011 dont l'article 78 stipule que les projets de loi relatifs notamment aux collectivités territoriales, au développement régional et aux affaires sociales sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des conseillers, les centrales syndicales trouvent qu'elles sont mises devant le fait accompli par le gouvernement. Car pour les syndicats, le contenu de la réforme ne fait pas encore l'objet d'un consensus entre les partenaires sociaux, d'où la demande des centrales de retirer les projets de loi du Parlement afin de remettre la réforme sur la table des négociations dans le cadre du dialogue social. Une demande rejetée par le gouvernement qui affirme agir sous la contrainte du temps. Et pour cause, les chiffres sur les équilibres financiers de la CMR, principalement le régime des pensions civiles, sont pour le moins inquiétants. Les responsables affirment que le retard de la réforme de la Caisse provoque des pertes se chiffrant en milliards alors que les réserves de la Caisse sont plus que jamais menacées. Même si les syndicats sont d'accord sur le principe de la réforme, ils dénoncent «une demi-mesure unilatérale remettant en cause certains acquis des fonctionnaires de l'administration publique». Reste à savoir si les syndicats vont opter pour la politique de la chaise vide à l'occasion du débat au Parlement sur la réforme ou bien ils feront barrage aux textes de la réforme au niveau de la deuxième Chambre. Une option non écartée mais dont le coût d'un point de vue politique risque d'être élevé puisque les centrales seront tenues pour premier responsable si la Caisse marocaine des retraites fait faillite dans un futur très proche. Affaire à suivre. La marche de Casablanca décalée d'une semaine La marche syndicale qui devait avoir lieu à Casablanca en protestation contre la réforme des retraites a été reportée. «Nous avons décidé de décaler la marche d'une semaine pour des raisons d'ordre technique et logistique. Le but est de permettre à certaines organisations syndicales de mieux se préparer et mobiliser leurs militants», explique Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT). La marche aura lieu le 10 avril prochain à Casablanca. Cette manifestation rentre dans le cadre d'un nouveau plan d'action annoncé par cinq syndicats il y a quelques jours. Il s'agit de la Fédération démocratique du travail, la Confédération démocratique du travail, l'Union générale des travailleurs du Maroc, le Syndicat national de l'enseignement supérieur en plus de l'UMT. Ces derniers protestent contre la réforme gouvernementale qui vise la Caisse marocaine des retraites. Des projets de loi relatifs à cette réforme sont examinés au Parlement alors que le gouvernement semble décidé à adopter la réforme avant la fin de son mandat prévue en octobre prochain. D'autres mesures de protestation sont programmées par les syndicats. Des mesures qui doivent atteindre leur summum le premier mai prochain à l'occasion de la Fête du travail.