L'opération de dépôt des listes s'est terminée vendredi 13 septembre à midi. Les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur sont très instructifs sur le profil des candidats. Les résultats communiqués lors d'une conférence de presse, samedi 14 septembre, au ministère de l'Intérieur ne sont pas encore définitifs, mais ils ne peuvent varier désormais que dans une proportion infime. Le résultat global des listes déposées est de 1774 listes pour les circonscriptions locales qui sont au nombre de 91. Les listes nationales sont quant à elles au nombre de 24. Le nombre des candidats au niveau des circonscriptions locales s'élève à 5865 candidats. La couverture de ces circonscriptions par les partis a été importante. Deux partis ont assuré une représentativité à 100% dans la totalité des circonscriptions. Il s'agit de l'USFP et du PI. Ils sont talonnés de très près par le Mouvement populaire et le RNI qui couvrent 99% des circonscriptions. Les nouveaux partis s'en sont bien sortis, puisqu'ils couvrent par exemple pour le parti des Forces Citoyennes 82% des circonscriptions. Le PJD couvre quant à lui 62% des circonscriptions. D'autre part, la représentativité de la femme au Parlement est une grande nouveauté des prochaines législatives. Les circonscriptions nationales ont été spécialement créées pour cette fin. Mais on dénombre aussi des candidates au niveau des circonscriptions locales. Au total, ce sont 266 candidates qui ont été enregistrées contre 5599 candidats, soit un pourcentage de 5% de candidates. Tous les partis politiques ont placé des femmes dans leurs listes, mais ils l'ont fait de façon différente. En tête des partis où il existe le plus de candidates, il y a le Mouvement national populaire avec 19 femmes, ex-aequo avec le parti des Forces citoyennes, suivi du PPS (17 femmes) et du Parti marocain libéral (15 femmes). Les partis qui ont placé le moins de candidates ne sont pas ceux auxquels l'on pense en premier lieu. On dénombre seulement 4 candidates dans le parti de la gauche socialiste unifiée (PGSU). Le parti qui apparaît comme le plus phallocrate est celui des Alliances des Libertés (ADL), avec seulement 3% de candidates. C'est la plus petite représentativité de la femme dans les listes communiquées par les partis politiques. Par ailleurs, l'âge des candidats s'est rajeuni. Un peu plus du 1/3 des candidats ont moins de 40 ans. En ce qui concerne les partis qui ont présenté le plus de candidats de moins de 40 ans, ADL vient en tête avec 50%. Le PI a rajeuni ses troupes, puisque 36% de ses candidats n'ont pas 40 ans. L'USFP semble s'inscrire en faux contre cette tendance, puisque seulement 16% des candidats ont moins de 40 ans. Pour les tranches d'âge supérieures à 50 ans, c'est le RNI qui détient le meilleur score avec 42% de candidats. Le niveau d'instruction des candidats a beaucoup intéressé les personnes qui ont assisté à cette conférence de presse. On peut d'emblée enregistrer un grand changement dans ce sens. Les «sans instruction» ne représentent plus que 3% du total des candidats. Ce qui veut dire que les partis veillent à ce que ceux qui représentent le peuple sachent lire et écrire. Ce qui est le minimum requis de la part des hommes qui briguent des postes où il seront amenés à légiférer pour défendre les droits des citoyens et les intérêts de la nation. 47% des candidats ont un niveau universitaire. Les sans instruction se comptent le plus parmi le MND (16 candidats) et l'Union démocratique (15 candidats). En ce qui concerne les partis qui ont le plus petit nombre de candidats sans instruction : l'USFP (1 candidat) et le PJD (zéro candidat). Le nombre des sans instruction se réduit encore plus dans les têtes de liste. Ils sont seulement 1,2%, soit 23 personnes sur 1774 têtes de liste. Ce qui laisse présager que l'on verra siéger dans la chambre des représentants des têtes pensantes. Signalons enfin que les listes de candidats sans appartenance politique (SAP), pour lesquels il n'est pas prévu un temps d'antenne sur les médias publics, sont au nombre de 5. Deux à Oujda, une à Meknès, une à Tiznit et une à Sidi-Kacem.