Alors qu'ils devraient être plus de 45 mille conformément aux normes internationales, les sapeurs-pompiers ne sont que 5000 au Maroc. Si le gouvernement marocain déciderait de se conformer aux normes internationales dans le domaine de la protection civile, le nombre des sapeurs-pompiers au Maroc devrait être au moins 45 mille. Ainsi, si la norme internationalement retenue en la matière est de : un sapeur-pompier pour 700 habitants, au Maroc le rapport est de 1 pour 6000 étant donné que le nombre total des membres du corps de la protection civile au Maroc est de 5000 seulement déployés sur la totalité du territoire national. Ce qui fait que leurs effectifs sont très réduits par rapport aux missions qui leur sont attribuées. Aussi, leur présence n'est pas généralisée à toutes les régions du Royaume puisqu'ils se concentrent uniquement dans les villes et quelques villages. Ils sont donc presque absents dans le monde rural. Dans certaines régions rurales, les habitants ne connaissent même pas ce que c'est qu'un sapeur-pompier puisqu'ils ne l'ont jamais vu. Chez eux, les secours en cas d'incident sont généralement organisés localement et la communauté ne compte que sur le volontariat de ses membres. Ainsi, l'on peut dire qu'au Maroc, la protection civile est un service plutôt urbain. Mais, malgré le fait qu'il soit plus présent dans les villes que dans la campagne, le nombre des membres du corps de la protection civile demeure insuffisant par rapport au nombre d'habitants. À Casablanca, par exemple, la protection civile de la wilaya ne compte que quelque 450 sapeurs-pompiers pour une population estimée à environ 5 millions d'habitants. Toutefois, ce chiffre indique le nombre total des agents affiliés au service régional de la capitale économique mais ne signifie pas qu'ils sont tous en activité. En effet, le nombre moyen des agents qui sont présents dans les casernes ne dépasse pas le un-tiers de l'effectif total. Ce qui veut dire que la ville la plus peuplée du Royaume ne compte que sur une centaine de pompiers pour faire face à des centaines d'appels de détresse reçus chaque jour sur le numéro 150. Ces sapeurs-pompiers sont répartis sur cinq centres de secours à savoir : Anfa Ben Msik, Aïn Sebaâ, Centre-ville, et Mohammédia. Il y a aussi trois centres secondaires dont deux se trouvent aux ports de Casablanca et de Mohammédia et le troisième au Méchouar. Il faut aussi rappeler que le domaine d'intervention de la protection civile est très large. Car, dès qu'une vie humaine, est menacée, les services des pompiers sont sollicités. Ils protégent aussi les biens des citoyens. Ils ont donc besoin de moyens et de personnel. Des besoins clairs que nul n'ignore. Toutefois, le gouvernement reste indifférent face à cette situation. Les années passent et les lois de Finances se succèdent sans que le budget attribué à ce corps ne connaisse une augmentation de nature à lui permettre de se mettre à niveau. Malgré, ce manque de moyens, et de personnel, la protection civile fait comme elle peut et ses membres n'hésitent pas à braver le danger. Grâce à leur courage, des milliers de vies humaines sont annuellement sauvées. Leur travail, ils le font avec un dévouement remarquable et une grande abnégation. Pourtant, ils sont les fonctionnaires de l'Etat les moins payés et leurs salaires, par rapport aux risques qu'ils encourent sont dérisoires. Ce qui ne les empêche pas à affronter le danger dans l'espoir de sauver une vie humaine. Il est temps que le gouvernement se penche sérieusement sur cette situation et qu'il aille au-delà des discours stériles sur les limites budgétaires. Car, comme l'a dit un sapeur-pompier, "ce n'est pas l'achat d'un camion avec échelle pivotante qui va appauvrir l'Etat".