A l'heure où nous mettions sous presse, Yasser Arafat était toujours entre la vie et la mort. Alors que son état de santé continue à donner lieu à un vrai vaudeville, les Palestiniens, résignés, se préparent à l'annonce officielle du décès de leur chef. Pour la deuxième fois consécutive, le leader de l'Autorité palestinienne a été donné pour mort. Cette information avait fait le tour du monde, mardi en fin d'après-midi, avant d'être démentie de façon catégorique. Quelques jours auparavant, le décès d'Abou Ammar avait été annoncé par la radio israélienne, suscitant une première sortie du médecin-général Christian Estripeau pour qualifier l'information de pure rumeur. Hier encore, une source palestinienne avait déclaré, sous couvert d'anonymat à Paris, que Yasser Arafat était vivant, mais que « ses heures étaient comptées ». Aujourdhui encore, l'incertitude persiste sur l'état de santé de Yasser Arafat, personne ne sait s'il est mort ou vivant. Après une courte visite au président Yasser Arafat, Mahmoud Abbas et tous les représentants de l'Autorité palestinienne ont quitté la France. Au delà de cette visite, la délégation palestinienne aura montré qu'elle est bel et bien présente et qu'elle est prête à reprendre la situation en main le jour où la mort du leader palestinien sera annoncée. Car, pour l'instant, et selon la version officielle fournie par Nabil Chaath, ministre palestinien des Affaires étrangères, Yasser Arafat est toujours en vie. « Son cerveau, son corps et ses poumons fonctionnent » a-t-il indiqué. Entre temps et en coulisses, l'après-Arafat se prépare activement, car sa mort est imminente. Ils devraient publier une déclaration sur l'état de santé du président palestinien et sur les dispositions prises pour la transition politique en cas de décès de Yasser Arafat. Des préparatifs sont en cours pour organiser à la hâte des obsèques en deux temps: funérailles officielles au Caire et inhumation à Ramallah en Cisjordanie. Cependant, Israël refuse qu'il soit enterré à Jérusalem. Après avoir exclu un enterrement à Jérusalem-Est comme Yasser Arafat le souhaitait, les Israéliens ont laissé entendre que seule une inhumation dans la bande de Gaza serait autorisée. D'après certains responsables, des funérailles officielles pourraient être organisées au Caire dans l'éventualité de la disparition du "raïs", suivies d'une inhumation dans l'enceinte de la Moukata'a à Ramallah. L'épouse de Yasser Arafat, Souha, ainsi que des responsables palestiniens seraient en train de contacter par téléphone les dirigeants arabes susceptibles d'assister aux funérailles cairotes. Les spéculations vont donc bon train, mais aucune information sûre n'est divulguée pour l'Instant. Le doute et l'incertitude persistent toujours. Mais en attendant des nouvelles, les Palestiniens se préparent au pire. L'espoir de voir Yasser Arafat revenir vivant dans les territoires est bien mince. Les Palestiniens, déjà en deuil, ont déjà le sentiment d'être des orphelins. Et pour cause Arafat était leur père. La disparition de ce dernier, symbole de la lutte palestinienne, sonne la fin d'une époque au Proche-Orient.