Pour la rentrée littéraire de cette année, deux maisons d'éditions, Tarik et Eddif, ont fait une toute petite place au roman. Aperçu des ouvrages que les lecteurs vont découvrir dans les librairies. La rentrée littéraire en France, en Grande-Bretagne et en Espagne se confond avec un genre littéraire souverain – le roman. 663 romans français et étrangers sont annoncés, en grande pompe, cette année en France. Les gens se plaignent de l'abondance des nouveautés. Les critiques ne peuvent pas lire près de 700 nouveaux romans pour les guider. Les librairies n'ont pas d'espace pour les mettre dans les devantures ou sur les présentoirs. Les éditions Tarik et les éditions Eddif ont programmé des livres pour la rentrée. Mais on y dénombre très peu de romans. Sur une quinzaine de livres, les éditions Tarik réservent seulement trois romans aux lecteurs. Un premier roman de Gilbert Torres, un roman de Habib Mazini et un troisième de Ali Becheur, un auteur tunisien. Côté essais et études, il y en aura beaucoup, dont un important ouvrage sur la géographie marocaine, un autre sur la Palestine par Hind Taarji, un livre de Christine et Abraham Serfaty sur la mémoire et un ouvrage sur la politique étrangère des USA. Pareil pour les éditions Eddif. Sur une quinzaine de livres également, deux romans seulement. Un premier roman d'Ahmed Tazi et un roman d'El Miloud Hafidi, un écrivain de qualité, qui peinait à trouver un éditeur. Pour le reste, l'on attend impatiemment la mise en vente d'un essai intitulée «La culture et la politique culturelle au Maroc» par Amina Touzani et «L'alternance au Maroc expliqué à mon fils» par Ahmed Amri. La rentrée des éditions Eddif sera agrémentée par la publication d'un recueil de poésie de Souad Alaoui Ben Hachem. Son titre est très accrocheur : «Lis tes ratures». N'appartient-il pas à l'Oulipo ? Interrogé sur le petit nombre de romans publiés par les éditions Tarik, Bichre Bennani répond par une boutade : «Je crois qu'on n'a pas besoin de fiction ici, on la vit au quotidien». Il ajoute, sur un ton sérieux : «On reçoit beaucoup de romans, mais très peu sont de qualité. Le comité en retient donc un très petit nombre».