Le contrôle des mosquées ne vise pas à museler les prédicateurs et les imams mais à mettre un terme à leur exploitation pour véhiculer des messages qui portent préjudice à l'Islam, à la nation et à la démocratie. La gestion des mosquées est d'actualité. Lundi dernier, le ministre des Habous et des affaires islamiques, Abdelkebir Alaoui M'daghri a organisé une rencontre avec les nadirs de son département dans les différentes régions du royaume. Lors de cette rencontre, le ministre a déclaré que le Maroc « jouit de la sécurité spirituelle nécessaire, d'un climat naturel pour la vie religieuse et d'une gestion normale des mosquées », soulignant que la préservation de ces acquis nécessite la sollicitude constante et le suivi dans la prise en charge des mosquées et la désignation des prédicateurs. Et d'ajouter que son département procédera à la réorganisation et à l'élargissement du contrôle des mosquées, par le biais de l'augmentation du nombre des contrôleurs et la détermination de la responsabilité de chacun d'entre eux, soulignant que « le but n'étant pas de museler les prédicateurs et les imams, mais il s'agit de l'engagement d'accomplir le devoir sans prendre position ou soutenir telle ou telle partie ». Et de préciser que le contrôle « ne vise pas toujours le prédicateur mais il constitue un moyen de clarification, de veiller à l'équité et montrer la vérité », insistant sur la nécessité de choisir les contrôleurs selon des critères déterminés notamment le niveau d'instruction, l'âge et la bonne conduite. Dans le cadre de cette politique, le ministre a indiqué qu'il sera procédé au développement des mosquées en vue de les intégrer au patrimoine des Habous, notamment les mosquées qui dépendent des particuliers et disposant des dépendances nécessaires pour prendre en charge les dépenses, sachant que ces dépendances facilitent l'opération d'intégration, alors que celles qui ne disposent pas de ces dépendances, et relevant des Habous ou de particuliers, doivent être mises à niveau, en prévision de leur intégration. Dans ce sens, le ministre a également souligné la nécessité de ne pas exploiter les mosquées à des fins de campagne électorale ou partisane, ou dans toute autre campagne de nature à impliquer la mosquée dans la lutte électorale, et ce à l'horizon des échéances électorales prévues au Maroc le 27 septembre courant, soulignant qu'il ne permettra à quiconque « d'utiliser la religion comme carte électorale car, a-t-il dit, cela porte atteinte non seulement à la religion mais aussi à la nation et à la démocratie ». A propos des arrestations effectuées pendant cet été dans le milieu des intégristes, M. Mdaghri a souligné que ces événements, que certains ont voulu amplifier pour des considérations politiques, ne sont que des actes criminels ordinaires qui n'ont rien à voir avec la religion, a-t-il expliqué, ajoutant que des causes sociales et économiques sont derrière ces actes commis dans des bidonvilles et dans d'autres lieux ne pouvant être considérés comme des mosquées, des bidonvilles et des habitations. Il faut dire que l'initiative du ministère des Habous et des affaires islamiques mettra ainsi un terme à l'exploitation des mosquées par les intégristes qui transmettent, notamment via les prêches de vendredi leurs messages et leurs idées obscurantistes. Dans certains villages et quartiers populaires, ils créent une association de bienfaiteurs dans le but de financer la construction d'une mosquée et y installent ensuite un prédicateur de leur mouvement en vue de véhiculer leur discours et renforcer leurs rangs.