En dépit des appels accrus à la vigilance, l'imprudence a été à l'origine d'une dizaine de morts par noyade dans les plages de Casablanca. Une dizaine de victimes mortes par noyades, dont sept dans des zones non surveillées, ont été enregistrées durant la saison estivale, au niveau des plages du grand Casablanca. La recommandation « au bord de l'eau, oubliez tout sauf votre sécurité », qui vient en tête d'un prospectus de la protection civile diffusé auprès des baigneurs, ne semble pas avoir été observée par l'ensemble des estivants. Jusqu'au 26 août, les statistiques de la protection civile révèlent que les maîtres-nageurs ont secouru plus de 200 noyés, retirés vivants. C'est dire que la mission des 370 maîtres nageurs, encadrés par 35 professionnels de la protection civile, n'a pas été de tout repos. Une mission harassante qui débute dès 9 heures du matin pour ne prendre fin qu'à 19 heures avec pour objectif principal « d'empêcher que les gens ne se noient » et non seulement de sauver les personnes en difficulté comme cela est communément admis. A quoi s'ajoute l'affluence croissante que connaissent les 20 plages du grand Casablanca (totalisant 60 km environ), affluence stimulée par les différents types d'animation sportives, artistiques et culturelles développées ces derniers années sur ces plages. La célèbre plage d'Aïn Diab accueille pour elle seule entre 70 et 80 mille personnes les jours de semaine et jusqu'à 140 mille estivants les week-end.Cependant et comparativement aux années précédentes, le nombre de noyés retirés morts des plages de la région a connu une petite régression. Ainsi, en 1999, on a déploré 18 morts par noyade dont une dizaine dans des zones non surveillées. En 2000, neuf décès dont 6 en dehors des zones sous surveillance ont été enregistrés et durant l'année 2001, douze noyés ont été retirés morts dont neuf dans des zones non surveillées. La même baisse ressort des statistiques relatives aux noyés retirés vivants. Ils étaient au nombre de 534 personnes en 1999, contre 246 en 2000 et 230 en 2001. Ceci est dû aux efforts déployés par la protection civile à travers le renforcement du personnel de surveillance, la campagne de sensibilisation sur les principaux types de dangers qui guettent les baigneurs et l'amélioration des moyens humains et matériels de surveillance, de sauvetage et d'assistance médicale, dira à ce propos le responsable du commandement régional de la protection civile de Casablanca. La même source n'a pas manqué de souligner les efforts déployés par la région du grand Casablanca qui a débloqué les crédits pour le renforcement des équipements sanitaires et de sauvetage et la précieuse assistance apportée par les autorités locales et les services concernés. Installation d'unités sanitaires sur les plages, acquisitions de nouveaux zodiacs et de moto-marines pour le sauvetage en mer, pour l'évacuation des blessés des plages figurent notamment parmi les équipements destinés au renforcement des moyens de secours. Mais, comme l'a affirmé, un des maîtres-nageurs officiant à la plage Ouled Abbou (près d'Ain Diab), les moyens les plus sophistiqués et les plus performants ne peuvent dispenser les baigneurs de la prudence et de l'observation des règles de sécurité • Abdelmjid Hassani (MAP)