Comme la pêche la veille, l'aide au développement et au commerce a donné lieu à des accords mercredi entre les délégués présents au Sommet de la Terre. Au menu jeudi : les controversés partenariats public-privé. Au bout de quatre jours de négociations, les représentants des différents pays présents au second Sommet de la Terre organisé en terre sud-africaine, continuaient jeudi de plancher sur les différents dossiers à l'ordre du jour. Malgré quelques avancées, que certaines qualifient encore de marginales par rapport aux énormes problèmes posés, les divergences étaient toujours visibles entre les pays du nord et du sud. En tête des désaccords, figurent la question des subventions agricoles et le problème de l'accès des produits des pays en voie de développement aux marchés des pays riches. Jeudi, il semblait cependant que le fossé entre les deux camps se soit quelque peu réduit. La communauté internationale a par exemple confirmé la relance de l'aide publique au développement déjà annoncée en mars au Mexique. Le texte appelle les pays à « mettre à disposition l'aide au développement » annoncée à Monterrey (5 milliards de dollars en plus promis par les Etats-Unis d'ici 2006, et 9 milliards d'euros promis par l'UE à cette date). Il réclame aussi es efforts concrets pour atteindre le seuil de 0,7 % du PIB consacrés au développement. En matière commerciale, les pays riches seraient prêts à réaffirmer ce qui a été décidé en novembre 2001 à Doha dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Autrement dit, ils s'engageraient à mettre en oeuvre une négociation sur l'élimination des subventions agricoles qui barrent l'accès aux produits du sud. Ces derniers continuent de réclamer un texte plus audacieux que celui de Doha en la matière. Mardi, l'accord intervenu sur la pêche avait par contre été largement salué comme « une percée » par les Nations-Unies. La communauté internationale s'était alors entendue pour restaurer d'ici 2015 les stocks de poissons qui souffrent de surexploitation. Cela « va donner aux gouvernements une base essentielle pour agir », a ainsi estimé Nitin Desai, secrétaire général du Sommet. Selon les Nations Unies, les trois quarts des zones de pêche dans le monde sont exploitées au maximum ou au delà de leur capacité à se renouveler. Jeudi, Américains et Européens ont pour leur part décidé de promouvoir l'idée de partenariats public-privé pour lutter contre la pauvreté. Système que certains dénoncent déjà, estimant qu'il avantagera le monde des affaires et non les pauvres. Ce qui n'a pas empêché les Etats-Unis, « les champions mondiaux du développement durable », de présenter cinq idées de partenariats ciblés, réorientant ainsi des centaines de millions de dollars déjà investis vers des projets privés et en adéquation avec le Sommet. Car les objectifs des discussions actuellement menées à Johannesburg sont très ambitieux : ils visent la réductions de moitié la pauvreté dans le monde d'ici 2015 et ce à travers la coopération des gouvernements, des ONG, des entreprises et des communautés locales. Le tout dans un souci de respect et de partage des ressources et des moyens. Le directeur de l'agence américaine d'aide au développement international (USAID) Andrew Natsios a ainsi proposé un plan de 90 millions de dollars pour lutter contre la faim en Afrique avec l'aide des groupes commerciaux du continent et les partenaires industriels. Le commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire, Poul Nielson, et ses collaborateurs discutaient de leur côté de projets lancés dans les secteurs de la gestion de l'eau et de l'aide des «pays pauvres en énergie». Toutes les sessions tenues par les délégués des 191 pays présents s'achevaient ce jeudi, à la veille de l'arrivée des chefs d'Etat et de gouvernement. En cas de non-accord cette semaine, les dossiers discutés seront remis aux ministres avant l'élaboration du plan d'action final.