La campagne pour les présidentielles américaines est de plus en plus ponctuée par des attaques de part et d'autre, mettant en doute la capacité de George W. Bush et de John Kerry à faire face à la menace terroriste. La sécurité des Etats-Unis est l'enjeu numéro un de la campagne électorale des présidentielles américaine. Le président George W. Bush et son rival démocrate, John Kerry, ne laissent passer aucune occasion pour semer le doute, quant à la capacité de l'autre d'assurer la sécurité du pays. Pas plus tard que mercredi dernier dans l'Iowa, les deux candidats se sont mutuellement accusés de mettre en danger la sécurité du pays, se portant chacun garant d'une victoire contre le terrorisme. « Le prochain commandant-en-chef doit nous conduire à la victoire dans cette guerre (contre le terrorisme) et vous ne pouvez pas gagner une guerre quand vous ne pensez pas que vous êtes en train d'en mener une», a lancé George W. Bush en tournée électorale à Mason City, dans cet Etat rural important qu'il n'avait pas réussi à décrocher en 2000. Presque en même temps, à une centaine de kilomètres de là, à Waterloo, le candidat démocrate prononçait un discours sur le thème d'un "nouveau départ pour la sécurité de l'Amérique". John Kerry a une nouvelle fois martelé son leitmotiv mercredi, selon lequel la politique du président Bush en Irak isole et affaiblit les Etats-Unis. «Ce président aime à dire qu'il est le chef», a déclaré le démocrate avant d'ajouter : «Monsieur le président, regardez derrière vous : il n'y a personne! Pour être un chef, encore faut-il que l'on vous suive !». «L'Amérique est engagée et doit gagner deux guerres. La guerre en Irak. Et la guerre contre le terrorisme. Le président Bush aime à mélanger les deux (...) En fait, l'Irak a été une profonde diversion de cette guerre et de la lutte contre notre principal ennemi: Oussama ben Laden et le réseau Al-Qaïda. Mais maintenant que nous livrons deux guerres, nous nous devons de l'emporter, et nous le ferons, sur les deux fronts », a-t-il déclaré. Son rival républicain a de nouveau balayé ses accusation en insistant sur le fait que « l'Irak n'est pas une diversion mais un élément fondamental dans la lutte contre le terrorisme ». L'Irak est « un pays où nos soldats sont confrontés et font échec aux terroristes à l'étranger de sorte que nous n'ayons pas à les affronter sur le sol américain », a-t-il ajouté. Comme dans toute campagne électorale, les différents camps essayent de mettre tous les atouts de leur côté. Pour ce faire, les républicains ont reçu un cadeau du ciel. Il s'agit d'un documentaire critique consacré à l'action de John Kerry pendant la guerre du Vietnam, dont des extraits et non l'intégralité seront diffusés vendredi par un groupe de télévision conservateur. Le documentaire inclut des interviews d'anciens prisonniers de guerre au Vietnam qui estiment que le témoignage de John Kerry critiquant le conflit devant le Congrès en 1971 les a trahis et n'a fait que prolonger leur captivité. Dans une lettre adressée à la Commission électorale fédérale (FEC), les démocrates avaient demandé l'interdiction de ce film, estimant qu'il participait à la campagne électorale du président Bush. Cet échange d'accusations arrive à quelque deux semaines du jour J. Il a pour principal objectif d'attirer le vote des indécis, très utiles alors que les sondages continuent de montrer les deux candidats au coude à coude particulièrement dans les plus importants Etats indécis. Un sondage réalisé par NBC/Wall Street Journal indique que les deux candidats obtiennent 48% chacun dans les intentions de vote. Mais le Rasmussen Reports, qui publie quotidiennement des sondages dans les Etats clés, crédite le candidat démocrate d'une légère avance, notamment dans le Michigan, le Minnesota et la Pennsylvanie. Selon les analystes, le prochain président des Etats-Unis sera celui qui remportera deux des trois grands Etats indécis, la Floride, l'Ohio et la Pennsylvanie, que John Kerry a visités mardi.