Les données historiques, juridiques et géographiques confirment les droits du Maroc sur l'îlot Tourah (Leïla), situé à seulement 150 m du littoral marocain, a souligné Mohamed Benaïssa. Les cartes espagnoles elles-mêmes reconnaissent la marocanité de l'îlot Tourah, a ajouté le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération dans un entretien publié samedi par l'hebdomadaire égyptien «Al-Ahram Al Arabi». L'installation par le Maroc d'un poste de surveillance sur l'îlot n'était pas destinée à montrer sa souveraineté sur l'îlot, mais à lutter contre le trafic de drogue qui s'y est développé, a ajouté le ministre. La réaction de Madrid «pourrait avoir procédé de sa crainte de voir cette affaire constituer le prélude pour la revendication par le Maroc de Sebta et Mellilia», a-t-il souligné, ajoutant que «cette appréciation est fausse puisque nous avons toujours revendiqué ces deux villes situées en territoire marocain». «La longévité de l'occupation ne confère nullement un titre de propriété et je ne crois pas qu'il y ait un pays européen prêt à défendre cette thèse», a-t-il dit à ce propos. La façon dont les autorités espagnoles ont militarisé la question de l'îlot, qui est fondamentalement une question politique, «constitue un précédent dangereux et de mauvais augure qui rappelle les procédés utilisés au 19-ème siècle, tout comme elle suscite des interrogations sur le vrai contenu de la coopération euro-méditerranéenne et euro-arabe», a estimé le ministre. Le problème relève des séquelles du colonialisme et il sera réglé le jour où le gouvernement en Espagne «sera dirigé par un homme réaliste soucieux d'épargner des complications à l'avenir à nos jeunes et à nos générations futures», a-t-il ajouté. Sur un éventuel lien entre la crise née à propos de l'îlot et la question du Sahara marocain, M. Benaïssa a expliqué que «l'affaire du Sahara, en dépit des ingérences de certaines parties telles l'Espagne ou autres, pour des considérations politiques conjoncturelles, est une affaire bilatérale géopolitique, intéressant le Maroc et l'Algérie et elle devra être réglée entre eux ». En décembre 2001 déjà, des experts espagnols du droit international avaient mis en garde Madrid contre le danger découlant de sa position de refus d'envisager une solution à la question de Sebta et Mellilia. Le groupe de travail de l'Institut espagnol des études stratégiques, relevant du ministère espagnol de la Défense avait insisté sur l'impérieuse nécessité de créer un large champ de communication privilégiée et d'échanges avec le Maroc pour faire de Sebta et Mellilia un élément de détente plutôt que de crise entre les deux peuples voisins.