Démonopolisation, libéralisations sectorielles et restructurations préalables, nécessitant des réformes lourdes et complexes. Telle est désormais la démarche retenue par Karim Ghellab et présentée aux invités de la Fédération de l'Energie, le lundi 11 octobre à Casablanca. Le secteur public en général, et celui de l'équipement et du transport en particulier, connaît un changement fondamental de sa physionomie. Il faudrait dire que le traitement de choc, à coup de milliards investis, y est pour une grande partie. Invité par la Fédération de l'énergie, lundi 11 octobre à Casablanca, le ministre de l'équipement et du transport, Karim Ghellab a rappelé les grandes lignes et les principaux chantiers ouverts par son département. Le thème retenu pour la rencontre était «infrastructure et croissance économique». Dans son mot d'ouverture, le président de la Fédération de l'énergie, Abdellah Alaoui, a insisté sur l'importance de la régulation et du soutien de tels secteurs. « Les infrastructures et l'énergie sont deux déterminants de la croissance et de l'attractivité, leur complémentarité est évidente et la notion de seuil de développement infrastructurel ou énergétique est cruciale, pour qu'un pays accède aux chemins qui mènent au développement et au bien-être », avait dit en substance Abdellah Alaoui. De son côté, Karim Ghellab a démontré que le Maroc ne pouvait échapper à la nouvelle logique de la concurrence économique dans laquelle les infrastructures autoroutières permettent d'offrir des avantages incontestablement compétitifs en matière de transport, tous modes confondus. Les plates-formes rapides entraînent des économies de temps substantielles, assurent une plus grande sécurité en réduisant le nombre d'accidents, en améliorant le confort de l'usager, en comprimant les coûts d'exploitation des véhicules et, ne l'oublions pas, en accélérant le désenclavement des régions par une meilleure cohérence de l'aménagement du territoire. Son bilan des réalisations en cours est plutôt satisfaisant. Les principaux chantiers ouverts portent sur le ralliement d'Asilah à Tanger sur une longueur de 30 km, Had Soualem à El Jadida sur 63 km, Tetouan à Fnideq (28 km), sans oublier le contournement de Settat (17 km) et la connexion autoroutière pour desservir le nouveau port de Tanger-Meditérranée (36 km) dont le coût est évalué à 4,1 milliards DH. Les grands projets confiés à la société concessionnaire ADM intéressent la réalisation du tronçon Tanger-Port Méditerranée (18 km), et la liaison Marrakech-Agadir sur 233 km. Les objectifs du projet Marrakech-Agadir, dont le coût avoisine les 6,2 milliards dh pour être achevé en 2008, constituent le dernier maillon de la relation nord-sud qui intègre les grands axes structurants que sont ces deux grandes agglomérations touristiques rattachées à l'axe Rabat-Tanger se prolongeant sur les destinations européenne et maghrébine. Cette dernière liaison va être complétée avec le projet Fès-Oujda préfigurant la Transmaghrébine reliant la Mauritanie à la Libye via l'Algérie et la Tunisie. Les 320 km à boucler mobilisent un investissement de l'ordre de 4 milliards DH, les deux sections comprises, Fès-Taza et dédoublement de Taza-Oujda sur 215 km pour rendre le tout opérationnel en 2009. Les ressources de financement des projets autoroutiers, mobilisant des fonds de l'ordre de 15,03 milliards DH, proviennent de la coopération avec le JBIC japonais, les Fonds arabes du FADES, KFAED et d'Abou Dhabi, la BID, la BEI et les crédits en ligne d'aide italienne.