Natif de Kenitra en 1984, Safouane Attaf fut contaminé, à un âge très bas, par le virus des arts martiaux. Partant sur les traces de son père, il fera du judo sa seconde religion. Son étoffe de champion, Safouane Attaf ne l'a, certes, pas volée. Au milieu d'une carrière qui n'est qu'à ses débuts, il accumule en titres de quoi dresser un édifice imposant. Son 1,79 mètre et ses 81 kilos ne sont pour rien dans sa force de caractère, enrichie d'une modestie qui force le respect. Tout avait commencé il y a une vingtaine d'année. Le 9 mars 1984, le foyer des Attaf fut irradié par la naissance de Safouane. Un événement qui peut sembler ordinaire, mais en réalité, ce jour-là, un champion vit le jour. Comme tout nouveau-né, il enjolivera le foyer familial de ses glapissements, tantôt râleurs, tantôt facétieux, tantôt jovials... jusqu'à faire ses premiers pas sur terre ferme. Âgé de cinq ans, il allait faire ses premiers pas sur le tatami. En effet, une fois soufflée sa cinquième bougie, Safouane découvrira la salle de judo grâce à son père Abdelkader, qui lui fait aujourd'hui office d'entraîneur. Il partagera, désormais, en compagnie de ses autres frères, la passion paternelle pour le judo. C'est au sein de l'Association de Judo Sport Kenitréen qu'il acquit ses premières notions et qu'il apprit ses premières prises. Un beau jour, Safouane allait accéder à sa première ceinture. Il devait avoir six ans à peine quand sa «vieille» ceinture blanche céda la place à une autre, toute jaune celle-là. Le sort en était jeté et le bambin allait ouvrir les portes de la gloire, faisant montre d'une virtuosité hallucinante. Vers l'âge de 12 ans, il intégra le club que son père venait de fonder, l'Association Sportive de l'Union Kenitréenne. Les entraînements s'enchaînaient à une vive allure, les passages de grade également. Une cadence effrénée qui dura jusqu'à l'aube du troisième millénaire. L'an 2000, Safouane Attaf fut convoqué à la sélection nationale «cadets». Une nouvelle ère allait commencer. Son baptême du feu eut finalement lieu. À Tunis, il participa, à l'âge de 16 ans, au Championnat du Monde «juniors», soit une catégorie supérieure par rapport à la sienne, et arriva au 2e tour. Mais le champion sera, durant toute sa jeune carrière, confronté à une configuration similaire et ceci ne l'empêchera pas de faire très bonne figure. La même année, il lèvera les voiles vers le Liban où il rafla le titre de champion arabe «juniors». Toujours en Championnat arabe, il décrochera en Égypte la 3e place en catégorie «espoirs». En 2001, il s'adjugera le Championnat arabe «espoirs» aux pays des Pharaons, et récidivera avec le même titre en catégorie «juniors» à Oujda. Il partira en Libye pour le Championnat d'Afrique «seniors» où il occupa dignement la 3e place. Libéré du joug du trac, notre ami changea de catégorie en 2002, passant de (-73 kg) à (-81 kg) et décrochera une avalanche de titres. Il raflera sans autre forme de procès le Championnat du Maroc «seniors» et pris par là-même sa vitesse de croisière. Il s'adjugea le Championnat arabe «juniors» à Oujda et fit la même chose au Abidjan avec le Championnat d'Afrique. En Corée du Sud, il fut 5e au Championnat du Monde et fera de même à l'Open de Milan. Il clôtura l'année avec une 3e place au Championnat d'Afrique « seniors » en Égypte. L'année 2003 démarra sur les chapeaux de roue, avec le Tournoi International de Paris, comparé a un «petit Championnat du Monde», où il se classa 5e. Il enchaînera avec son deuxième titre de champion du Maroc ; 3e « seniors» au Tournoi International de Tunisie; 3e au Tournoi International de Yaoundé ; 1e place au Tournoi International du Niger ; 2 médailles d'or au Tournoi International d'Afrique du Sud, l'une en catégorie «juniors» et l'autre en «seniors », puis une autre médaille d'or au Championnat d'Afrique «juniors» au Burkina Faso. Qui dit mieux ?