Les gazelles s'apprêtent à dignement célébrer le 15e anniversaire du rallye qui leur revient de droit. Devant un parterre de journalistes, à Essaouira, Dominique Serra a exposé les grandes lignes de cette édition. Des galons, le Rallye Aïcha des Gazelles ne cesse d'en gagner, au fil des éditions. Quinzième du nom, cette mouture ne déroge pas à la règle de ses devancières en matière d'originalité. Cela distille, en fait, l'esprit novateur qui poinçonne l'aspect organisationnel de ce challenge au féminin. Dans ce sens, pour l'édition 2005, le Rallye Aïcha des Gazelles se veut colporteur d'un message de paix. En effet, parmi la centaine d'équipages alignés sur la ligne de départ, deux tandems ne manqueront pas d'attirer l'attention. Le premier est composé d'une Palestinienne et d'une Israélienne. Histoire de démontrer, si besoin est, que les deux peuples qu'elles représentent sont capables de dépasser le seuil stationnaire d'inimitié et d'accéder à des niveaux manifestes d'accointances et de complicité. Les deux autres gazelles sont, elles aussi, porteuses d'un message tout aussi pacifique. L'Irakienne et l' Américaine formeront l'autre équipage et partageront des moments d'intense connivence. Dans leur cabine de pilotage, elles seront deux femmes, ni plus ni moins, unies par les liens de leur passion commune. Il se pourrait également qu'un équipage composé de deux Afghanes soit de la partie. C'est clair, le Rallye Aïcha des gazelles, c'est aussi l'épreuve où se côtoient nationalités et sensibilités dans la plus délicate des harmonies. L'adversité n'aura jamais aspiré à un terrain aussi hétéroclite. Par ailleurs, six mois séparent les gazelles de leur rallye et, déjà, l'on se bouscule au portillon, l'on n'entend pas rater sa part de cette délectation ô combien savoureuse et, bien entendu, l'on s'active ferme du côté des organisateurs. Légitime, car, pour atteindre les objectifs assignés au départ et orchestrer un événement qui fait du sceau de la qualité son fer de lance, il s'avère vital de se mobiliser corps et âme et, surtout, de ne rien laisser au hasard. En effet, afin d'enfanter une épreuve de la carrure du Rallye Aïcha des gazelles, c'est tout un travail de fourmi qui est fait en amont : logistique, repérage, concertation, etc. Parrainée par l'écrivain Marc Levy, cette 15e édition connaîtra également l'introduction d'un système GPS qui équipera tous les véhicules. En cas de plantage, la gazelle égarée pourra actionner le petit bidule pour que l'on vienne à sa rescousse, moyennant, toutefois, quelques points de pénalité. Créé en 1990 à l'initiative de Dominique Serra, le Rallye Aïcha des Gazelles n'a rien à voir avec les courses masculines. Non, absolument rien à voir. Il n'est pas question d'avoir de gros bras tout velus, d'écraser le champignon sans pitié et de foncer comme un forcené. Ce n'est point le but du jeu. Contrairement à leur alter-ego masculin, ces gracieuses dames sont réputées pour faire dans la dentelle. L'épreuve est, en effet, une aventure qui allie stratégie, finesse et sens aigu de la navigation. Occultant tout critère de vitesse, il s'agit de rallier des points de passage en ayant le moins de kilométrage possible au compteur. Une grande aventure humaine et humanitaire, car le rallye roule, en fait, pour une multitude d'associations. Autant il y aura d'équipages, autant d'associations seront bénéficiaires. En plus de l'association Cœur de Gazelles qui sert à structurer les diverses actions entreprises dans ce sens. Chapeau les gazelles !