Lors du dernier championnat du monde de pétanque, qui a eu lieu à Grenoble, un joueur de l'équipe nationale, Jabrane Fetthallah, aurait disparu dans la nature. Ayant pris part à la 40ème édition du championnat du monde de pétanque, qui s'est déroulée le 25 et le 26 septembre derniers à Grenoble, le Maroc, représenté par la triplette Abdellatif Laouija de l'ASR, Rachid Habchi du Stade, Hassan Morjan de l'ASLM et Jabrane Fetthallah de Souk Sebt, est, non seulement, rentré bredouille, mais a fait parler de lui. Selon une source bien informée, sous couvert de l'anonymat, le bouliste, Fetthallah, aurait disparu dans la nature, avant même le début de la compétition. La même source a ajouté que ce dernier aurait rejoint Milan après avoir fait escale à Grenoble. Il faut dire que tout a été bien préparé pour que ledit joueur passe de l'autre côté de la Méditerranée. Le sociétaire de Souk Sebt a été retenu en équipe nationale, alors qu'il y avait d'autres joueurs, plus expérimentés et plus talentueux que lui, qui méritaient que l'on fasse appel à leurs services. Choix contesté par un certain nombre de joueurs, avant le départ de la triplette marocaine, qui voyaient en la sélection de Fetthallah comme une sorte d'injustice. Or ce que ces derniers ne savaient pas, toujours d'après la même source, c'est que Fetthallah aurait versé environ 50 000 Dhs au président de la Ligue d'Agadir pour que ce dernier l'inscrive sur la liste des joueurs de l'équipe nationale. Ce qui s'est passé à Grenoble n'enchante guère le sport national. « La défection, c'est devenu un sport, mais quand vous constatez que c'est un dirigeant qui est derrière tout cela, ça fait vraiment mal au cœur », a tenu à faire remarquer un bouliste. Car, outre cet incident, encore un, la délégation marocaine s'est illustrée par l'absence de ses dirigeants. Le manager de la triplette marocaine, par exemple. «On ne l'a pas vu durant les deux jours de la compétition. Il est venu à Grenoble puis il est parti directement à Bruxelles», a témoigné, avec amertume, notre source. Ce n'est pas la première fois qu'un joueur de pétanque fasse défection. Il y a quelques années Saïd Adnane avait pris la poudre d'escampette après avoir pris part à un tournoi de pétanque. Idem pour Youssef Alami. « Le cas de Fetthallah est le troisième du genre ces dernières années. Avant, les joueurs ne pensaient pas à cela, mais, depuis quelques années, ça les travaille», a confié un joueur. Si le phénomène du « hriq » touche également les boulistes c'est parce que ces derniers ont du mal à arrondir leurs fins du mois. Eux qui ont représenté dignement le Maroc dans les compétitions internationales, notamment les championnats du monde (trois fois champion du monde et vice-champion du monde à quatre reprises). Pourtant, les moyens ne manquent pas. En se transformant en débit de boissons, les clubs de pétanque, véritable pompe à fric grâce au commerce de l'alcool, qui représente plus de 90 % du chiffre d'affaires, et la bouffe, sont en train de tuer un sport qui, autrefois, faisait la fierté de tous les Marocains.