Dans son discours du Trône, S.M. le Roi Mohammed VI a évoqué, avec fermeté et volontarisme, les défis que le Maroc est tenu de relever pour occuper le rang qui lui sied dans le concert des nations civilisées et ambitieuses. Des chantiers qui appellent une large mobilisation de tous dans une démocratie en construction. L'Etat de la nation dans tous ses états. Tel a été le contenu substantiel des sujets abordés, exhaustif en propositions et tranchant sur les positions d'un discours du Trône historique qui restera gravé dans les annales comme un document politique de référence. Le ton ferme et direct de S.M. le Roi Mohammed VI a tranché avec tout discours politique qui avantage les nuances diplomatiques sur le parler vrai. Ce faisant, les mots du Souverain sont allés droit aux cœurs des Marocains. S.M. le Roi a démontré qu'il comprend très bien les attentes des Marocains, leurs soucis et leurs préoccupations, pour leur dire la vérité en un mot comme en cent. Toutes les vérités de ce discours royal étaient bonnes à dire, mais celles qui ont trait à l'intégrité territoriale du Maroc ont été les plus percutantes et les plus réconfortantes. Ils ont conforté les Marocains dans leurs solides convictions que tôt ou tard notre pays recouvrera toute parcelle de terre qui lui aura été confisquée. Le Souverain, garant de l'intégrité du Royaume, l'a affirmé haut et fort dans un contexte politique régional et mondial on ne peut plus sensible. Jamais les noms de villes de Sebta et Melilla et les îles avoisinantes n'ont résonné avec autant de force comme ils l'ont été dans le discours royal. Pour la première fois, en effet, un souverain marocain a explicitement rappelé aux Espagnols que ces deux présides sont des terres marocaines spoliées et des zones occupées. Sur ce sujet, S.M. le Roi Mohammed VI n'a pas essayé d'atténuer la force des mots pour réitérer encore une fois le profond attachement du Maroc à sa souveraineté et à son intégrité territoriale : «Certes, le but de notre diplomatie, c'est de faire du Maroc un pays à l'intégrité territoriale parachevée et un acteur efficient dans son environnement régional et international qui illustre concrètement les vertus de la paix, de la coopération et du bon voisinage...En revanche, il a, et au même titre que tout autre état, des droits inaliénables et des intérêts vitaux auxquels il ne peut renoncer, et sur lesquels il ne peut transiger, quel qu'en soit le sacrifice.» L'Espagne du xénophobe Aznar et son parti populaire, ansi que son attitude envers le Maroc, comme l'a dit si bien l'historien espagnol Eloy Martin Corrales, devraient bien retenir le sens de ces paroles souveraines. Pour la simple raison qu'elles figurent dans un discours royal qui reprend ce qu'en pensent en chœur tous les Marocains contre l'animosité injustifiée des Espagnols envers ses voisins. Il ne faut pas que les dirigeants espagnols jubilent trop et croient en leur suprématie militaire après l'agression contre l'îlot marocain Leïla. Il leur suffit de relire l'histoire de l'Andalousie, de la bataille d'Anoual et tout récemment de la marche verte, pour retrouver la mémoire qui leur évitera des erreurs fatales. Si l'accord conclu sous l'égide du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, cautionne le statu quo, il n'enlève rien à la marocanité de ce rocher. S.M. le Roi Mohammed VI a tenu à le souligner avec la force de la conviction historique et juridique en affirmant : «...Nous avons rejeté l'agression armée du gouvernement espagnol contre l'îlot de Toura qui a toujours fait partie intégrante du territoire national et relève de la souveraineté du Royaume du Maroc comme en attestent les faits historiques et géographiques, autant que les instruments juridiques de reférence.» Point de confusion, ni d'illusion. L'îlot Leïla aussi bien que les enclaves de Sebta, Melilla et les îles avoisinantes, devront revenir au Maroc par la force du droit que notre pays a toujours réclamé depuis l'indépendance. La lucidité et l'esprit de bon voisinage ont toujours prévalu chez les dirigeants marocains qui ont toujours prôné les négociations sur la force du fait accompli. C'est à juste raison d'ailleurs que S.M. Mohammed VI a rappelé la proposition adoptée par feu Hassan II pour régler ce conflit de décolonisation. Le Souverain défunt avait préconisé la constitution d'une commission mixte marocco-espagnole de réflexion pour régler ce problème. Mais nos voisins du nord, trop aveuglés par la hantise xénophobe marocaine, éludent inconsciemment leur statut honteux d'être le dernier bastion de colonialisme en Afrique. L'histoire est têtue comme la géographie de Gibraltar, les occupants finissent toujours par déguerpir d'une manière ou d'une autre. Le Maroc, par la voie la plus autorisée, continue à croire à la nécessité du dialogue sans toutefois se résigner devant le fait accompli : «...le Maroc a choisi d'emprunter, à cette fin, la voie de la raison lucide et d'adopter une démarche pacifique et civilisationnelle... Mais à notre grand regret, nous n'avons à ce jour pas trouvé une oreille attentive auprès de la partie espagnole, pour régler la situation des enclaves usurpées, devenues des foyers qui saignent notre économie nationale et des bases pour l'émigration clandestine et autres pratiques délictueuses.» Parole d'un Roi qui incarne la volonté et la detérmination de tout un peuple constamment mobilisé derrière son Souverain. Encore faut-il que la raison ait raison de l'Espagne pour «qu'elle précise le type de relation qu'elle entend établir avec le Maroc en tenant compte des exigences de l'évolution que connaissent nos deux pays...» Le message royal est on ne peut clair tout comme celui adressé à l'Algérie concernant le Sahara marocain. Cette région de notre pays a été, est et restera sous souveraineté marocaine, malgré toutes les manœuvres de la junte algérienne. Comme il l'a déclaré avec force lors de sa visite à Laâyoune, S.M. le Roi a renouvelé avec détermination sa volonté de ne pas céder un pouce de notre territoire. Ce faisant, il a mis à nu, et d'une manière directe et claire, les visées hégémoniques des généraux algériens qui courent essentiellement après la partition du Sahara que derrière un quelconque principe. La gifle est magistrale : «...En revanche, se sont multipliés les positions d'hostilité des adversaires de notre intégrité territoriale...allant jusqu'à l'adoption de la thèse de la partition, ce qui a mis à nu toutes les arguties par lesquelles on leurrait l'opinion publique internationale, prétendument pour défendre le principe d'autodétermination.» La messe est dite et le voile est levé sur l'hypocrisie des dirigeants algériens. L'insensé des généraux est ainsi résumé par le Souverain : «...La réalité amère est là pour nous monter que l'attitude d'ambiguïté sciemment entretenue dissimulait une vérité aujourd'hui ouvertement affichée, à savoir l'émiettement de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc et le soutien à l'agression contre le territoire national au niveau des enclaves du nord». L'insensé est une constance algérienne incarnée par la dernière lettre de Boutefliqa adressée à S.M. le Roi, dans laquelle il parle encore de l'UMA tout en soutenant l'agression espagnole contre une île marocaine. Une attitude qui relève de la psychiatrie.