Déjà en grève, le personnel de la conservation foncière a observé, mercredi dernier, un sit-in devant les locaux de l'agence en signe de protestation contre le nouveau statut de la nouvelle direction. Ivre des promesses non tenues, le personnel de la conservation foncière est monté au créneau pour observer, mercredi dernier, un sit-in devant les locaux de l'agence en signe de protestation contre le nouveau statut de la nouvelle direction. Cette manifestation, qui a rassemblé plus de 400 personnes, avec comme slogan «Ne touche pas à mon solde», se voulait, en quelque sorte, un avertissement des principales centrales syndicales (UMT et CDT), avant de passer à la vitesse supérieure. «On nous a menacé de prélever cinq jours de travail sur nos salaires si on n'arrête pas notre mouvement de grève», a confié un des fonctionnaires de l'agence, sous couvert de l'anonymat. Car ce n'est pas la première fois que les fonctionnaires de la conservation foncière réclament haut et fort leurs doléances. Depuis le mois de juillet dernier, l'agence est secouée par une série de grèves. L'objectif étant de faire plier la nouvelle direction pour que les recommandations des centrales syndicales soient prises en considération (amélioration des conditions matérielles et du travail). Tout a commencé, il y a un an et demi, depuis la transformation de l'administration en agence en janvier 2003. La création de l'agence suppose un nouveau statut du personnel. Une copie du nouveau statut a été remise au ministère des Finances, après avoir été débattu devant le Conseil d'administration lors de sa première réunion. Seulement voilà, la copie est, aujourd'hui, contestée par les centrales syndicales qui disent n'avoir pas fait l'objet de concertation. «Nos doléances n'ont pas été prises en compte. Plus encore, la nouvelle direction fait la sourde oreille c'est pourquoi nous avons entamé ce mouvement de grève. Certes, ce dernier a été de lourdes conséquences pour l'agence, vu le manque à gagner enregistré depuis le début du mouvement, mais c'était le seul moyen pour faire passer le message », a expliqué notre source. Pour Taoufiq Cherkaoui, directeur général de l'agence foncière depuis presque six mois, c'est une autre version des faits. Il y a quelques semaines, le nouveau patron de la conservation foncière avait déclaré au quotidien «L'Economiste» que l'agence fonctionne, aujourd'hui, dans un nouveau cadre et qu'il est normal que le statut du personnel change et que la situation matérielle soit améliorée, mais dans le cadre du dialogue. Or, le personnel de l'agence nie tout processus de négociation avec la direction. «On n'a jamais eu de négociation avec la direction, mais plutôt du chantage», a tenu à souligner notre source. En attendant que les deux partie trouvent un terrain d'entente, le bras de fer continue. Chacune des deux parties campe sur ses propres positions. Pour la nouvelle direction, la mise en place du nouveau schéma directeur (audit, contrôle, nouvel organigramme,…) vise la restructuration de l'agence. Restructuration que le personnel ne veut pas en payer le prix. Ce que l'on reproche, aussi, à la nouvelle direction, c'est de vouloir profiter de ce nouveau statut pour faire appliquer certaines mesures, telle l'annulation des examens de qualification. «Le problème, c'est que vous avez des fonctionnaires, dont le statut n'a pas changé depuis 20 ans. Si on applique cette mesure, ce sera la stagnation. Et c'est ce qu'ils veulent», a confié notre source. Autre point chaud : le provisoire qui dure. « C'est quelque chose que nous revendiquions avant la transformation de la conservation foncière en agence, mais en vain », a tenu à préciser ce dernier.