L'Inspection générale des finances ne peut mener à bien les missions qui lui sont attribuées sans une refonte du cadre juridique et réglementaire qui la régit. Finalisé, le projet de réforme en question est en cours d'étude au Secrétariat général du gouvernement. A en croire Fathallah Oualalou, ministre de l'Economie et des finances, son département procède inopinément et même en l'absence du moindre indice attestant d'une mauvaise gestion au contrôle de certains établissements publics. Se voulant persuasif, le ministre n'a pas pu convaincre son auditoire dans la mesure où nombreux sont les établissements publics dont les fonds ont fait l'objet de détournement et de dilapidation discréditant ainsi la thèse étalée par l'argentier du royaume. Insuffisance de moyens ou impertinence de l'approche empruntée pour assurer le contrôle? Oualalou considère que les deux sont à l'origine de la «défaillance» qui peut entacher la fonction du contrôle public. Concernant l'Inspection Générale des Finances, principale institution de contrôle, de nouvelles réformes sont envisagées portant en particulier sur l'actualisation du dahir qui porte création de cette institution. Au stade de projet, la réforme dont il est question est en cours d'étude par le secrétariat général du gouvernement (SGG). «L'IGF doit se doter de moyens juridiques et réglementaires qui lui permettront d'assumer entièrement les missions qui lui sont attribuées», lance M. Oualalou. Et d'ajouter, «force est de constater par ailleurs que les missions de l'IGF, telles que définies par la loi, ne paraissent plus être en phase avec le nouvel environnement économique, financier et juridique». A l'origine du vent de changement qui a touché à ce cadre, le développement de nouvelles formes de gestion des services publics, en l'occurrence la gestion déléguée, la nécessité de mieux réglementer la mission d'audit, notamment son volet portant sur des projets financés par des organismes internationaux et l'évolution de la notion même du contrôle. Ce dernier ne peut être assuré convenablement sans être complété par un «audit de performance», jugent les prôneurs de la réforme. Le champ d'intervention de l'IGF est à son tour appelé à s'élargir par la force même des choses. Durant la période 1998-2001, cette institution a travaillé sur 303 dossiers, portant sur leur quasi-majorité (98 interventions) sur l'audit des comptes des projets financés par différents bailleurs de fonds. Outre le volet purement réglementaire, l'IGF est appelée à faire, comme le préconise le projet de réforme, à répondre à une approche de décentralisation et de déconcentration. «Les inspections régionales des finances pourront être mieux à l'écoute des problèmes de contrôle particuliers à chaque région. Elles seront en outre à même de jouer un rôle important dans le conseil et la formation et d'assurer une meilleure vulgarisation de l'information financière», assure M. Oualalaou. C'est en effet par la diffusion correcte de l'information que le mal peut être traité à ses débuts.