Le secteur pharmaceutique connaît un désordre avec la commercialisation de médicaments par d'autres circuits et par des personnes non qualifiées notamment dans les marchés comme de simples marchandises, en para-pharmacie. À l'issue des travaux de la deuxième journée internationale du Conseil régional des pharmaciens d'officine du sud (CRPOS) samedi dernier à Casablanca, le conseil national de l'ordre des pharmaciens du Maroc et son homologue libanais ont procédé à la signature d'une convention de jumelage. Les objectifs de cette convention, souligne le président du conseil national et du conseil régional des pharmaciens d'officines du sud, le Dr Salaheddine Karim Alaoui, s'articulent, entre autres, autour du développement de la coopération bilatérale notamment par l'assistance mutuelle en vue de la promotion et la diffusion d'informations sur toute action réalisée par les pharmaciens dans le but de concourir à l'amélioration de la santé publique dans le respect des patients et l'enrichissement mutuel des deux parties par une meilleure connaissance des conditions d'exercice et des règles d'éthique professionnelle en vigueur dans chaque pays mais aussi la confrontation des résultats des campagnes effectuées dans chaque pays, sida, toxicomanie, grandes endémies, vaccinations, etc. La rencontre, affirme M. Alaoui, a connu un franc succès et les participants ont adopté plusieurs résolutions dont celle relative au monopole de médicaments soulignant que le secteur connaît un désordre avec la commercialisation de médicaments par d'autres circuits et par des personnes non qualifiées notamment dans les marchés comme de simples marchandises, en para-pharmacie, vente de seringues, prothèses et matériels stériles, ou chez les vétérinaires. Et d'ajouter que les participants à cette journée ont proposé la production de médicaments génériques et leur vente à des prix bas pour qu'ils soient à la portée des familles pauvres et à revenu limité, comme ils ont suivi avec intérêt l'expérience libanaise concernant la retraite des pharmaciens et vont initier une étude de faisabilité relative au régime de retraite spécifique à la profession. Dans ce cadre M. Alaoui a rappelé que le Maroc, leader en la matière dans le monde arabo-africain est en phase d'atteindre l'auto suffisance en médicaments. La production, précise-t-il, couvre actuellement 80 % des besoins du pays. Et d'ajouter que le Maroc exporte également une partie de sa production à destination de pays comme l'Allemagne et le Canada, et depuis environ une année, il a pu toucher le marché libanais, indiquant que le royaume compte aussi exporter vers des pays francophones particulièrement le Sénégal et la côte d'Ivoire avant de généraliser cette opération vers d'autres pays arabes et africains avec lesquels le Maroc est lié par des conventions de partenariat dans le domaine. Au Maroc, indique le président du conseil national de l'ordre des pharmaciens, il existe quelque 6.000 pharmacies d'officines réparties sur l'ensemble du territoire national auxquelles s'ajoutent quotidiennement d'autres officines ouvertes par des lauréats des universités de l'ancien Bloc de l'Est alors qu'annuellement quatre-vingts pharmaciens sont formés par les universités marocaines. Toutefois, le secteur connaît quelques difficultés qui entraînent la faillite d'un nombre important d'officines, a-t-il ajouté, précisant que près de 1.500 pharmacies sont en passe de fermer pour des questions financières. Difficultés dues principalement, a-t-il dit, au faible pouvoir d'achat des citoyens, l'inexistante de l'assurance maladie obligatoire (AMO), la non-généralisation de la couverture sanitaire et le nombre insuffisant des officines par rapport au développement démographique du pays.