Le ministre de la fonction publique invite les parties prenantes à déposer les amendements au Parlement Le gouvernement reste intransigeant. Si les centrales syndicales ont décidé de recourir à la grève générale nationale, l'Exécutif compte mener à son bout la réforme des retraites. Mohamed Moubdii, ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, n'y va pas par quatre chemins. «Le projet de la réforme des retraites a eu tout l'intérêt qu'il méritait. Aujourd'hui, le temps est venu pour accélérer le processus d'adoption au Parlement», affirme le ministre. Et de poursuivre : «Il ne faut pas oublier que le retard de la réforme provoque quotidiennement des pertes qui se chiffrent à des dizaines de millions de dirhams. C'est une raison de plus pour que tous les acteurs et les parties prenantes assument leurs responsabilités». Pourtant, les projets de lois en rapport avec la réforme des retraites n'ont pas encore été examinés par la Chambre des conseillers. Pratiquement un mois après le dépôt des projets de lois par le gouvernement à la deuxième Chambre, le démarrage de l'examen des textes tarde encore après deux reports demandés par des parlementaires issus des syndicats et des forces de l'opposition. Alors que des craintes commencent à planer en raison de ce retard, le ministre de tutelle reste confiant. «Les responsables de la deuxième Chambre ont fixé la date du 16 février prochain pour démarrer l'examen des textes en question. Après les deux premiers reports, il n'y a a priori aucune raison pour que les travaux autour de ces projets tardent encore au Parlement», a fait savoir le ministre. Ce dernier invite toutes les forces politiques représentées au Parlement à prendre part au débat à la deuxième Chambre et surtout à utiliser leur droit de déposer des amendements aux textes proposés au Parlement. «Nous n'avons pas d'autres choix que de réformer la Caisse marocaine des retraites (CMR). Si nous restons les bras croisés face aux risques guettant cette caisse, il y a un risque que celle-ci ne soit pas en mesure de verser les pensions aux retraités dans les prochaines années», explique Moubdii. Et de poursuivre: «Nous avons choisi d'introduire des changements paramétriques parce nous n'aurions pas accepté d'autres solutions consistant à augmenter les impôts ou encore recourir à l'endettement pour combler les déficits». Reste maintenant à savoir si le gouvernement et les syndicats vont revenir à la table des négociations pour trouver une issue à l'impasse actuelle. Pour le moment chacune des deux parties campe sur ses positions. Le gouvernement est déterminé à faire passer sa réforme que les syndicats rejettent en bloc. Pour rappel, la réforme paramétrique prévue pour la CMR consiste à rallonger l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans contre 60 ans actuellement. Les syndicats refusent cette mesure et proposent de laisser le choix aux fonctionnaires. Il est question d'augmenter les cotisations à parts égales entre l'Etat et les fonctionnaires. Cette proposition est également rejetée par les centrales syndicales qui revendiquent des cotisations sur la base de la règle d'un tiers pour les fonctionnaires et deux tiers pour l'Etat. Enfin, le gouvernement veut revoir la méthode de calcul des pensions de retraite sur la base des huit dernières années d'activités, une mesure également refusée par les syndicalistes. Ces derniers se disent prêts à user de tous les moyens légaux pour stopper la réforme gouvernementale. Dans ce sens, l'Union marocaine du travail (UMT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) ont déjà annoncé une grève générale dans les secteurs public et privé pour le mercredi 24 février. Affaire à suivre…