Un projet national de financement et de gestion de la santé au Maroc (2003-2007) vient d'être lancé. Financé en grande partie par la Banque Mondiale, il vise la réhabilitation et la modernisation du secteur. Le projet en question dont S.M le Roi s'est enquis à l'occasion de sa visite, vendredi dernier à l'hôpital Mohammed V à Méknès, a plusieurs objectifs. Il vise la réhabilitation des bâtiments, la modernisation des équipements, l'introduction de nouveaux outils de gestion hospitalière, la valorisation des ressources humaines, l'amélioration du système d'informatisation, d'hospitalisation et de gestion financière et comptable, ainsi que l'élaboration d'un projet d'établissement hospitalier, d'un plan directeur immobilier et d'un plan d'équipement et de maintenance pour les hôpitaux qui vont bénéficier de ce programme. Le projet de financement et de gestion du secteur de la santé (PFGSS) est lancé dans cinq établissements hospitaliers à travers le territoire national, en l'occurrence l'hôpital Mohammed V de Meknès, l'hôpital Mohammed V de Safi, l'hôpital Hassan II de Settat, l'hôpital Hassan II d'Agadir et l'hôpital de Béni Mellal. Nécessitant une enveloppe budgétaire de 572 millions de dirhams, le PFGSS est financé à 85 % par un prêt de la Banque Mondiale. Bref, un programme qui vise la réforme hospitalière à travers la modernisation des hôpitaux, la maîtrise des coûts hospitaliers, en recourant aux estimations de ces coûts, à la facturation des actes et à la révision de la tarification. Il sera étendu sur d'autres régions du Royaume. Réforme du financement, réforme institutionnelle par le biais d'un audit technique et organisationnel du ministère de la Santé, du renforcement de l'autonomie des hôpitaux et la réalisation des comptes nationaux de la santé, ainsi que la professionnalisation et la spécialisation des soins, en mettant en place des pôles d'excellence au niveau des prestations offertes par chaque établissement hospitalier, autant de grandes lignes bien définies pour faire aboutir ce projet. Une nouvelle ère qui commence à voir le jour dans la manière de procéder chez le ministère de la Santé. Car en parallèle au PFGSS, la ville de Méknès est assujettie à un projet de réorganisation de l'offre hospitalière. Cette préfecture sera dotée de pôles d'excellence implantés à l'hôpital Mohammed V à vocation chirurgicale (576 lits), à l'hôpital Moulay Ismaël, spécialisé dans le domaine médico-chirurgical (253 lits), à l'hôpital Sidi Saïd à vocation médicale (204 lits) et à l'hôpital Pagnon pour la santé de la mère et de l'enfant (150 lits). Cela va sans parler de l'autre projet d'établissement hospitalier (PEH) de l'hôpital Mohammed V, qui comprend, dans son processus d'implantation, un plan directeur immobilier (PDI) et un plan d'équipement et de maintenance (PEM). Les objectifs du PEH consistent en la planification des investissements à l'hôpital et l'anticipation de son développement, l'humanisation de l'établissement et l'amélioration de la qualité de ses prestations, ainsi que sa capacité d'autofinancement. Un plan doté d'orientations stratégiques qui consistent en la départementalisation, la restructuration des services des urgences, la consolidation des services de l'imagerie médicale et des laboratoires, le transfert des services de la maternité et de la pédiatrie, l'implantation d'une unité de soins intensifs médicaux et chirurgicaux, le réaménagement du bloc opératoire central et la restructuration des magasins et de la pharmacie. Autant dire que les choses tendent vers une amélioration d'un secteur, qui a longtemps souffert de différents maux.