Omar Hilale, l'ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies à Genève, estime que le HCR devrait créer un fonds spécial réservé aux dons pour les réfugiés. L'affectation de ces contributions doit demeurer l'apanage du seul HCR et non des donateurs qui s'en servent à des fins de propagande. L'Ambassadeur marocain auprès des Nations-Unies à Genève, Omar Hilale, a déclaré mardi dernier devant les instances du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) que même si le Maroc soutient l'élargissement et la diversification des contributeurs privés au budget du HCR, il demeure "profondément préoccupé" par le phénomène des "contributions liées". Il s'agit de donations, souvent motivées par des considérations de marketing politique ou médiatique. Ce phénomène, malheureusement très répandu, altère la mission même du Commissariat qui se veut une institution pour tous les réfugiés. Bon nombre de stars du cinéma ou des hommes politiques ont redoré leurs blasons par une simple visite dans un camp de réfugiés, en Afghanistan ou en Afrique. Le Maroc considère cette "générosité à la carte" comme entièrement condamnable. C'est la raison pour laquelle Omar Hilale propose la création d'un fonds spécial, où seraient versés tous les dons et autres contributions en faveur des réfugiés. L'utilisation et l'affectation de ce fonds spécial devraient rester du seul ressort du HCR et non du choix motivé des donateurs. En d'autres termes, les âmes charitables ne pourraient plus décider à l'avance de la destinée de leurs donations et ce, pour éviter l'usage de l'humanitaire à des fins publicitaires. Le diplomate marocain a par ailleurs exprimé le soutien du Royaume au souhait du Haut- Commissaire de renforcer son partenariat stratégique et opérationnel avec les institutions spécialisées de l'ONU et les autres ONG. La coopération de ces organismes avec le HCR permettra d'éviter certains dérapages constatés durant les années 80 et 90. Hilale se réfère notamment à certains organismes qui ont financé des opérations violant les droits élémentaires des réfugiés, notamment "la soi-disant scolarisation de milliers d'enfants de camps dans des pays lointains, sans en référer au HCR, ni même l'informer". Hilale a précisé que ces opérations de scolarisation se sont transformées avec le temps en embrigadement idéologique, lavage de cerveaux et parfois même exploitation sexuelle. Bon nombre d'organisations s'adonnent à ce type de pratiques. C'est le cas évidemment du Polisario qui a tant bénéficié des largesses du HCR et autres ONG internationales. C'est donc la raison pour laquelle le Maroc se dit prêt à soutenir les efforts du HCR pour la mise en place d'un partenariat en ce dernier et l'ensemble des acteurs dans le secteur humanitaire. L'objectif de cette politique étant de renforcer davantage la protection des différents groupes réfugiés un peu partout dans le monde.