Le cinquième recensement général de la population et de l'habitat démarre aujourd'hui. D'ici le 20 septembre, l'opération devra être bouclée. Pour l'exploitation des données, le Haut Commissariat au Plan, a recours à une technique de précision. Le dispositif est en marche. Le recensement général de la population et de l'habitat, cinquième du genre depuis la fin du protectorat, commence aujourd'hui 1er septembre. Pendant 20 jours, quelque 40 000 contrôleurs et recenseurs sillonneront villes et campagnes pour faire le décompte du nombre de Marocains et établir des profils-types pour les besoins des statistiques. Il s'agit de connaître la répartition de la population selon le sexe, l'âge, le niveau d'études, l'activité professionnelle, les conditions de logement. Une banque de données indispensable, la statistique sur les populations étant à la base de la mesure de diverses performances notamment du calcul du PIB, du niveau de vie, les langues utilisées, le taux d'alphabétisation, etc… De quoi permettre au Maroc d'actualiser ses données socio-économiques. Ce recensement dressera une radioscopie de la réalité économique, mais aussi sociale, base de toute planification. Le Maroc pourra ainsi, avec cet échantillon, élaborer une politique efficiente en matière de développement humain. Dispositif-clé de l'opération, le questionnaire est composé d'une trentaine de questions qui toucheront quelque 5,5 millions de foyers. Par rapport au dernier recensement général de 1994, lequel n'a été exploité que dix ans plus tard et seulement à hauteur de 25%, les conditions matérielles sont nettement meilleures pour celui-ci. Autant en 1960, en 1974 qu'en 1982, les conditions de travail, la lenteur des collectes, et les difficultés d'exploitations de données, le problème de la précision ont toujours entouré ces opérations. D'où la nouvelle approche, plus scientifique et transparente initiée par le Haut commissariat au Plan. L'exploitation des données (tabulation) se fera par le biais du centre de lecture automatique des documents. Inauguré lundi dernier à Rabat, ce centre permettra une exploitation exhaustive des données avec de meilleures garanties de sécurité et de confidentialité et une marge d'erreur très réduite. Pour Ahmed Lahlimi et le Haut Commissariat au Plan, l'usage d'une nouvelle technique de dépouillement, basée sur le scanning des questionnaires, la reconnaissance automatique des caractères et leur traitement informatique pour la constitution du fichier des données statistiques est non seulement un gage de fiabilité, mais aussi un gain en termes de coûts et de temps. Si six mois de travail et 192 opérateurs sont suffisants à cette nouvelle méthode pour traiter la feuille de ménage, il fallait pas moins de 25 mois et 800 opérateurs pour la méthode classique, qui en plus a une précision limitée. L'opération coûtera au Maroc 511 millions de dirhams, non inclus le coût des travaux préparatoires estimés à 162 millions de dirhams d'après des chiffres communiqués il y a quelques mois par l'ancien ministère des Affaires économiques et générales. Autre innovation, la mise en place d'un système vocal interactif pour le suivi, en temps réel, de la collecte de l'information sur le terrain. Un numéro vert permet aux contrôleurs du recensement d'accéder à ce serveur à partir de n'importe quel terminal (GSM, fixe). Pour l'heure, et comme l'a rappelé M. Lahlimi lors de l'inauguration du centre, tout est en place. Les recenseurs, contrôleurs et superviseurs sont déjà sur le terrain pour reconnaître leurs zones d'affectation. Compte tenu de la technique utilisée, les premiers résultats concernant la population légale seront connus moins d'un mois après la fin du recensement. Six à sept mois seront nécessaires pour exploiter les données socio-économiques aux échelles les plus fines. Les résultats de cette opération serviront par ailleurs dans l'élaboration du rapport sur cinquante ans de développement humain au Maroc. Le recensement répond aussi aux recommandations des Nations Unies sur la mise à jour des données démographiques, économiques et sociales à travers le monde.