Près de 80.000 volontaires, venus des quatre coins du monde, contribuent à la réussite des Jeux Olympiques d'Athènes. Prêts à fournir toute aide, ils constituent une petite attraction pour les visiteurs de la capitale hellène. Parmi eux, un Marocain mis à la disposition de la délégation nationale. Fouad est aux anges. Il est en train de vivre le mois d'août le plus agréable depuis de nombreuses années. Non. Il n'est pas en train de se bronzer sur une plage des îles des Caraïbes. Ce Marocain naturalisé grec est un volontaire mis par le Comité d'organisation des Jeux Olympiques d'Athènes à la disposition de la délégation marocaine. Ce Casablancais, la quarantaine, marié à une Grecque et qui vit sur le territoire hellénique depuis près de 17 ans, n'a pas hésité une seule seconde à se décider à se porter volontaire. «Ma joie a redoublé d'intensité lorsque j'ai su que je serai avec la délégation marocaine. C'est merveilleux que de voir vivre de grands champions nationaux comme Hicham El Guerrouj », explique-t-il. Avec ses compatriotes, Fouad est en quelque sorte l'homme à tout faire. Sa propre voiture est ainsi mise à la disposition des membres de la délégation nationale avec qui il reste jusqu'à une heure tardive de la soirée. Disponible à tout moment, pourvu qu'il soit utile. Fouad fait partie donc des dizaines de milliers de volontaires très actifs durant les J.O. d'Athènes. N'importe où le visiteur de la capitale grecque se dirige, il les trouve sur son chemin. Leur tenue bariolée, à dominance de bleu, spécialement confectionnée par Adidas, attire l'attention. Ils s'occupent de tout, du transport à l'assistance des spectateurs et autres visiteurs des sites olympiques. Vous les trouverez à l'intérieur des sites, très aimables, même si pas tout le temps efficaces. Le plus important pour eux, comme pour le comité d'organisation est qu'ils sont là, tout le temps. C'est qu'avant toute chose, les volontaires constituent l'âme des Jeux Olympiques, leur potentiel dynamique. Et il est de notoriété publique que la palme de la réussite de n'importe quel J.O. leur revient. C'est pour cela que leur nombre est en constante augmentation, après chaque édition. Pour le retour des Jeux en Grèce, le pays où ils sont nés, ils sont quelque 80.000, venant des quatre coins du monde, à se porter volontaires. Quatre années plus tôt, leur nombre exact était 47.000, alors que lors des Jeux américains (Atlanta 1996), les volontaires engagés étaient de l'ordre de 60.422. Et pourtant, les organisateurs des Jeux athéniens ont eu une petite frayeur à quelques mois du début de leur événement, puisque les volontaires ne se bousculaient pas au portillon. Ils ont dû faire appel à la grosse artillerie pour les attirer. «La culture du volontariat n'était pas très développée en Grèce. En tout cas, pas autant qu'aux Etats-Unis par exemple», explique dans un français parfait Théo Simantiraki, accompagnateur des responsables du Comité olympique marocain tout au long de la durée des J.O. «Mais les choses ont beaucoup changé par la suite», continue avec un brin de fierté cet étudiant en journalisme. C'est ainsi qu'une grosse campagne a été menée à travers tous les médias nationaux, audiovisuels et écrits vers la fin de l'été 2003. une compagne qui a vite porté ses fruits, puisque les organisateurs ont eu à traiter pas moins de 160.000 demandes de volontariat. En l'espace d'une vingtaine de jours, Athènes est devenue un lieu de pèlerinage pour une multitude de nationalités. Pas uniquement au village olympique où quelque 10.000 athlètes résident, ou sur les sites sportifs, espaces de rencontre des supporters de tout le globe, mais également parmi les volontaires. Il y a bien évidemment les Grecs de l'étranger, qui constituent près de 10% du nombre total des volontaires, mais il y a surtout ces nombreux citoyens du monde, qui ont répondu à l'appel d'Athènes. Comme cette Américaine, psychologue, mère de deux enfants qui a tout laissé tomber pour venir passer 15 jours de son temps à ne demander qu'une chose, «être utile». «J'aurai en plus l'occasion de faire le tour du monde en dix jours, tout en restant dans un seul pays», conclut-elle en souriant. Fadoua Ghannam Notre envoyée spéciale en Grèce