Croyant qu'elle l'ensorcelait, un jeune de 27 ans a poignardé mortellement sa mère en pleine rue à Khouribga. Histoire d'un drame qui a secoué cette ville paisible du Maroc et mis ses habitants en émoi. Quartier Al Qods à Khouribga. Il était 23h passées de ce jeudi 19 août courant quand les habitants ont entendu des cris stridents venant de la rue. Que s'est-il passé ? Qui a crié et a demandé secours ? Les volets des fenêtres et les portes se sont ouverts. Les habitants qui étaient chez eux sont sortis pour voir ce qui se passait et d'autres, notamment les femmes, se sont contentés de regarder par les fenêtres. Les badauds s'attroupaient déjà devant la maison de Fatima. C'est chez elle où quelque chose s'est passée. Quoi au juste ? s'interrogent les habitants avant de trouver la réponse. “ Fatima a été tuée“, a crié un petit enfant qui pleurait. Il a assisté avec d'autres garçons du quartier à l'assassinat de Fatima. Âgée de 44 ans et mère de cinq enfants, cette dernière jouissait d'une bonne réputation. Tous ses voisins l'appréciaient et la respectaient. Elle n'avait jamais de problème, ni le moindre accrochage avec eux. Tout le monde témoigne de sa bonne conduite et de sa générosité. Chacun des voisins a tenté de venir en aide à Fatima qui baignait dans une mare de sang. Ses blessures semblent très graves au point qu'un jeune est intervenu pour demander aux badauds de ne plus donner de l'eau à la victime et d'appeler l'ambulance. Aussitôt, il a pris l'initiative sans attendre. Quelques minutes plus tard, les éléments de la Protection civile se sont dépêchés sur les lieux et ont transporté Fatima à destination de l'hôpital Hassan II. Un instant après, les éléments du troisième arrondissement de police qui assuraient la permanence sont arrivés sur les lieux pour entamer leur enquête. Ils n'ont trouvé que les badauds qui s'attroupaient encore devant la maison de Fatima et les éléments des sapeurs pompiers qui lavaient le sang. Ils n'ont pas tardé d'y arriver, mais ils ont tardivement été alertés. «Qui est la femme agressée?», demande le chef de la brigade policière. “Elle est à l'hôpital“, a répondu le jeune homme qui leur avait téléphoné. Aussitôt, quelques éléments de la brigade sont allés à l'hôpital pour s'assurer de l'état de santé de la victime, alors que d'autres sont restés sur les lieux pour interroger les gens qui ont assisté au crime. Lorsque les limiers sont arrivés à l'hôpital, ils ont appris que Fatima y est arrivée corps sans âme. Elle a rendu l'âme à mi-chemin. Les policiers ont constaté que le corps de la défunte avait reçu plusieurs blessures au niveau de la poitrine et du ventre, ainsi que des ecchymoses au niveau de toutes les autres parties. Qui l'as tuée ? “C'est son fils qui lui a asséné des coups de couteau“, a répondu l'un des voisins qui a assisté à l'attaque à l'arme blanche. Qui est-il et pourquoi l'as-t-il tuée? Il s'appelle Mohamed; il a vingt-sept ans et il est enseignant de son état. C'est étonnant sans doute qu'un enseignant, qui se charge de la bonne éducation des enfants, puisse liquider sa mère avec une pareille cruauté. Son parcours de vie est positif. Seulement, il a changé dernièrement ses comportements envers sa famille, ses amis et ses voisins. Pourquoi ? Personne n'avait la réponse convenable. Il y a ceux qui parlent de sa possession par les esprits maléfiques et ceux qui avancent qu'il était devenu aliéné mental. Sa mère et ses cinq frères et sœurs le traitaient avec réserve depuis qu'il a commencé à les qualifier de charlatans qui l'ensorcellent de temps en temps pour l'expulser de la maison. Sa mère a tenté à maintes reprises de lui expliquer qu'ils l'aiment et l'apprécient. Mais en vain. Mohamed ne voulait rien comprendre. Ce sont tous des ennemis et il faut les liquider, pensait-il. L'idée a commencé à lui hanter l'esprit. Chaque jour, il tentait de passer à l'action. Ils ne voulaient pas cesser de l'ensorceler, croyait-il. Ce jeudi 19 août, armé d'un couteau, il a commencé à menacer sa mère. Cette dernière, qui s'est habituée à ce comportement lui a demandé de sortir de chez elle. Mohamed s'est mis à l'insulter et à l'accuser de charlatanisme dont il était, croyait-il, la victime. Quand il est sorti, sa mère l'a suivi. A ce moment, il a brandi son couteau et a avancé vers elle. Elle n'a jamais cru qu'il pourrait la poignarder. Raison pour laquelle elle a continué à lui reprocher ses comportements. Tout à coup, Mohamed a avancé vers elle et l'a rouée de plusieurs coups jusqu'à ce qu'elle se soit effondrée. Aussitôt, il a tenté de se donner la mort par la même arme. Mais sans résultat. Il a été arrêté, pas loin du lieu du crime pour être déféré devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel.