La mise à niveau va bon train pour COSUMAR. Restée jusqu'au 23 avril dernier une sucrerie traditionnelle, produisant du sucre brut, la sucrerie de Sidi Bennour passe au blanc. Samedi 29 juin, à quelques kilomètres de la petite de ville de Sidi Bennour, en plein Doukkala. Au milieu des champs de betterave, surgit une bâtisse, une usine. La sucrerie de Sidi Bennour à laquelle un groupe de journalistes s'est rendu dans le cadre d'un voyage de presse, organisé les vendredi et samedi derniers par COSUMAR, première entreprise dans le secteur sucrier au Maroc. Evénement : le passage en blanc de la sucrerie de Sidi Bennour. Restée jusqu'au 23 avril dernier une sucrerie traditionnelle, se contentant de produire à peu près 65.000 tonnes de sucre à l'état brut, avec un passage obligé par la raffinerie de Casablanca où trois quarts de son produit devaient être traités, la compagnie vise désormais plus haut. Ceci, en produisant directement du sucre blanc. En d'autres termes, l'élaboration d'un produit fini au bord même du champ. Le projet d'un budget de 140 millions de dirhams s'est étalé sur une période de neuf mois à laquelle s'ajoute une étude préalable de trois mois. Une année donc qui constitue une durée jugée comme étant un record en la matière, de travaux durant laquelle une équipe de 16 personnes a travaillé d'arrache-pied pour aboutir au démarrage des installations au printemps 2002. Des installations, nouvelles ou ré-aménagées, qui constituent le volet prioritaire de cet investissement et recouvrent pratiquement toutes les phases de production. A commencer par l'atelier de conditionnement, désormais équipé de pesage et d'ensachage, l'atelier d'évaporation dont la surface a été renforcée et d'atelier de cristallisation dont, un des trois jets sortira du sucre blanc. Le produit fini sera conservé dans de meilleures conditions grâce à l'atelier de séchage, doté actuellement de sécheur/refroidisseur à lit fluidisé, et un atelier de stockage , avec un silo vertical de 30.000 tonnes de capacité, doté d'un système de conditionnement d'air et dépoussiérage. « Notre objectif principal est de valoriser sur place et tout au long de l'année la production sucrière dans la région. Grâce aux investissements consentis et au choix technologique que nous avons fait, nous sommes en mesure de produire un sucre d'une excellente qualité, répondant aux normes internationales et bien meilleur que celui d'Europe », nous a déclaré Abdelaziz Abaro, Directeur général de COSUMAR. Avec les premiers appareils à cuire verticaux continus au Maroc et un premier silo vertical de sucre blanc en Afrique, devant des pays africains leaders en la matière comme l'Egypte et l'Afrique du Sud, il y a lieu de parler d'une nette évolution. Une évolution qui fait suite au plan stratégique 2001-2003 visant la mise à niveau de l'infrastructure industrielle et technologique dans ce domaine, mais qui a lieu dans des conditions climatiques non-favorables à la culture de sa matière première : la betterave. Couvrant une superficie moyenne annuelle de 17.500 ha, avec plus d'un million de tonnes de betterave, dont sont issues près de 160.000 tonnes de sucre blanc et 400 millions de dirhams de revenus annuel, cette culture représente plus 20% du chiffre d'affaire de l'ensemble des cultures dans le Doukkala. Mais les trois années consécutives de sécheresse qu'a connues la région affectent négativement l'agriculteur. « Un hectare de betterave nécessite pas moins de 100 jours de travail pour un bénéfice net de 12.000 DH sur une année. Mais le manque en eau et la mauvaise gestion dont cette ressource fait l'objet fait que nous souffrons de plus en plus et d'année en année. Nous payons plus d'heures de consommation en eau d'irrigation que ce que nous en consommons effectivement », déplore Ahmed El Kihl, agriculteur et membre du conseil administratif de l'Association des producteurs de betterave à Doukkala. Des problèmes qui se rajoutent à ceux que connaît le secteur en général, qui génère par ailleurs un chiffre d'affaires annuel de 24 milliards de Dirhams, soit 25% du chiffre d'affaires de l'ONA, dont COSUMAR est une filiale et qui répond à 50 % du besoin du marché national. Des problèmes relatifs notamment à la libéralisation du secteur enclenchée depuis 1996 mais qui n'a pas encore abouti.