Les cadres du CIH font remonter les problèmes vécus par l'institution à une dizaine d'années. Mercredi 17 janvier 2001. C'est l'effervescence dans les couloirs du Parlement. Les esprits sont excités. Les représentants de la nation sont venus plus nombreux que d'habitude pour écouter la lecture du rapport de la commission parlementaire sur le CIH (Crédit immobilier et hôtelier), présidée par le député USFP Driss Lachgar. Les conclusions du rapport sont explosives. Un véritable scandale financier aux ramifications complexes. La commission a examiné un échantillon de 52 dossiers de crédit sur 4.000. Ceux des gros clients qui ont pris des crédits énormes qu'ils n'ont pas remboursés. Des créances en souffrance estimées, à partir des exemples choisis, à un total de près de 11 milliards de dirhams. La commission a enquêté sur la situation du CIH à partir de 1985. Auprès de la commission, on explique qu'il appartient désormais à la justice de faire son enquête pour aller plus loin. En amont et lors de son enquête, la commission a entendu des responsables concernés par l'affaire. Mohamed Seqat, gouverneur de Bank Al Maghrib, est venu au Parlement pour répondre aux questions des députés. Bank Al-Maghrib est actionnaire à hauteur de 13% dans le CIH. Avant M. Seqat, la commission avait entendu Moulay Zine Zahidi, ex-PDG de l'établissement bancaire. La liste des personnes convoquées comportait 12 noms. Il s'agit notamment de Othman Slimani, ancien PDG du CIH et Abdelhak Benkirane, ancien DG de la même banque. Sur la liste également, Khalid Kadiri, PDG de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG,qui détient près de 34% du CIH). Les cadres du CIH font remonter les problèmes vécus par l'institution à une dizaine d'années. Ils les imputent à la crise immobilière et touristique, à l'inadéquation des termes et des coûts des ressources avec le financement effectué et enfin au financement du social et de certains projets touristiques, «conformément aux orientations des pouvoirs publics».