Cinq malfrats qui se sont spécialisés dans les vols des accessoires de voitures ont été condamnés dernièrement par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca à 5 ans de prison ferme. Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Trois jeunes hommes, âgés entre trente et trente-cinq ans, se tenaient, ce jour du mois d'août courant, au box des accusés, poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs et vols dans les voitures. “Non, Monsieur le président, je n'ai rien volé et je n'ai jamais appartenu à une bande de malfaiteurs“, répond l'un des membres du trio après avoir été interrogé par le président de la Cour, qui est habitué à ces suspects niant en bloc les accusations qui leur sont attribuées. Les deux autres mis en cause ont également nié les charges retenues contre eux. Cependant les procès verbaux de leurs déclarations attestent qu'ils les avaient reconnus. “Non, M. le président, je n'ai rien reconnu parce que je n'ai rien commis… La police a écrit ce qu'elle a voulu et m'a obligé à signer…“, a expliqué l'un d'eux tout en continuant, à l'instar de ses deux complices, à se disculper. Sont-ils vraiment innocents ? Avant de répondre à cette question, la Cour doit d'abord examiner leur dossier et écouter le réquisitoire du représentant du ministère public et les plaidoiries des avocats de la défense. Le dossier des trois jeunes hommes a révélé qu'ils ont avoué avoir constitué une bande de malfaiteurs. Ces trois repris de justice ciblaient les voitures disposant d'un système de commande à distance. Pourquoi ? L'un d'eux, un spécialiste dans le vol à l'intérieur des voitures et qui avait purgé, à ce propos, quelques peines d'emprisonnement, a incité les deux autres jeunes malfrats, qui avaient purgé des peines d'emprisonnement pour d'autres délits, à devenir ses complices. Ayant accepté, ils sont passés à l'action. D'abord, ils ont repéré les boulevards où ils devaient opérer. Le trio a choisi les ruelles et boulevards donnant sur le consulat de France à Casablanca, surtout les boulevards Hassan II et Rahal Maskini. C'est là où une dizaine de vols à l'intérieur des voitures étaient commis durant quelques semaines. La preuve est qu'une dizaine de plaintes ont été déposées devant les éléments de la police du cinquième arrondissement de Casablanca-Anfa. Les plaignants ont expliqué lors de leurs auditions que leurs voitures ne présentent aucun dégât, prouvant qu'elles ont été ouvertes sans infraction, ni utilisation d'un objet tranchant. Aussitôt, ils ont entamé une surveillance permanente sur les lieux ciblés par les voyous. Il fallait attendre le matin du mercredi 21 juillet dernier, pour que les limiers de l'arrondissement remarquent un jeune qui s'introduisait à l'intérieur d'une voiture qui venait d'être garée par son propriétaire, alors que les deux autres jeunes, qui étaient en sa compagnie, se chargeaient de la surveillance. En un clin d'œil, ils les ont alpagués pour les conduire ensuite vers le commissariat. Soumis aux interrogatoires, ils ont expliqué aux policiers qu'ils attendaient qu'un automobiliste gare sa voiture pour que l'un d'eux s'en approche. Les deux autres se tenaient un peu plus loin pour surveiller. Lorsque l'automobiliste utilise le plip (la télécommande de la fermeture centralisée des portières) pour fermer la porte avant d'aller chercher un ticket à l'horodateur, le jeune malfrat s'approche de la voiture en attendant son retour. Une fois que l'automobiliste ouvre les portières en utilisant le plip et tente de déposer le ticket derrière le pare-brise, le jeune malfrat passe près de la portière arrière droite pour l'ouvrir sans attirer son intention. L'automobiliste referme les portières sans savoir que la porte arrière droite est toujours ouverte. Aussitôt, le trio passe à l'action. L'un d'eux y entre et subtilise tout ce qu'il y trouve : argent, bijoux précieux, carnets de chèques, téléphones portables etc. Après quoi, ils disparaissaient pour liquider le butin. Il s'agit, selon les avocats de la défense des trois mis en cause qui se sont constitués dans le cadre de l'assistance judiciaire, d'un coup monté contre eux. Seulement, le représentant du ministère public a répondu que les trois mis en cause ont été arrêtés en flagrant-délit. Une circonstance qui s'avère aggravante puisque la Cour les a condamnés, chacun, à cinq ans de prison ferme.