Sans remettre en question la présence d'ADM en Irak, l'administration Bush a reconnu s'être trompée sur la question de l'uranium que l'ancien régime aurait tenté d'acheter en Afrique. Les accusations formulées par George W. Bush contre l'ancien régime irakien seraient donc fausses ? Sans aller jusqu'à revenir sur le dossier très sensible des armes de destruction massive, un membre de l'administration américaine a admis mardi que le discours sur l'état de l'Union de janvier dernier, dans lequel le président Bush avait accusé Bagdad de chercher à acheter de l'uranium, était «injustifié» ! «A la lumière de ce que nous savons à présent, la référence aux tentatives faites par l'Irak pour acquérir de l'uranium en Afrique n'aurait pas dû figurer dans le discours sur l'état de l'Union», a déclaré ce haut responsable dans les colonnes du Washington Post. Les informations fournies à la Maison-Blanche auraient donc été «inexactes», comme révélé dimanche par l'ancien ambassadeur des Etats-Unis au Gabon. Joseph Wilson avait été chargé de vérifier ce possible achat d'uranium et il s'était rendu dans plusieurs pays d'Afrique à cet effet. Son rapport remis à la CIA avait qualifié de «fortement improbable » ladite transaction. Qui donc a «induit en erreur» le président Bush ? Le Washington Post précisait mardi que certains éléments avaient été donnés par les services secrets britanniques ! Le gouvernement de Tony Blair, déjà mis à mal par une enquête parlementaire, fera-t-il les frais de cette controverse ? Si le Premier ministre britannique a échappé lundi au revers politique, ses services de renseignements ont été largement critiqués. La commission a en effet mis en doute la véracité de deux rapports remis sur les ADM en Irak… Dont un avait été largement inspiré d'une thèse universitaire de 1997 ! Sur le terrain, les troupes de la coalition n'ont toujours rien trouvé pouvant appuyer les accusations formulées par Londres et Washington en la matière… pour déclencher la guerre.