Avec le développement des moyens de communication, la traque des Saoudiens riches commence parfois avant leur arrivée au Maroc. C'est un sujet qui reste enveloppé par beaucoup de mythes. Comme les dizaines d'histoires de prostituées qui se sont enrichies grâce à la générosité illimitée de ces clients de plaisir. Aujourd'hui encore, l'image des saoudiens demeure celle de touristes fortunés qui viennent assouvir leurs plaisirs charnels le temps d'un séjour éclair au Maroc. L'image persiste quand bien même la réalité aurait changé. Les touristes du sexe qui atterrissent au Maroc ne sont plus forcément des princes richissimes. Et leur profil tend à se diversifier. Ils sont jeunes, de classe moyenne ou encore de simples commerçants de passage qui viennent fructifier leurs affaires au Maroc. Et c'est toujours l'occasion pour de nombreux nationaux de faire aussi de «bonnes affaires» avec eux sur le marché du plaisir. H. A, jeune prostituée explique que beaucoup de filles se sont spécialisées dans les relations avec les touristes saoudiens. Avec le développement des moyens de communication, la traque de ces derniers commence parfois avant leur arrivée au Maroc, notamment via les salons de discussions (chat) sur le web. Elle explique également que l'accès aux touristes saoudiens n'est plus une affaire compliquée. Des réseaux de proxénétisme bien organisés facilitent les rencontres avec les filles. Encore faut-il préciser que le touriste arabe se trouve aujourd'hui devant l'embarras du choix en matière de la diversité des contacts et de l'intermédiation : chauffeurs de taxis, agents immobiliers ou encore de simples salons de coiffures sont là pour lui donner accès à tous ses désirs. Fait marquant : la perception des touristes saoudiens chez les jeunes prostituées n'a pas changé : «Ils sont arrogants. Ils cherchent juste à satisfaire leurs plaisirs. Et au fond, ils nous méprisent», confie H.A. Et c'est réciproque. «Dans notre jargon, on les appelle «l'ahwala» (moutons) puisqu'il n'y a pas plus simple que de vider les poches d'un Saoudien dès qu'il succombe aux charmes d'une fille», ajoute-elle. Car dans le monde des plaisirs interdits, les Saoudiens ne représentent qu'une clientèle de circonstance. Ce qui poussent les jeunes filles à soutirer le maximum d'argent de leurs clients. Cet engouement est partagé par tous les autres acteurs de la chaîne. Tout le monde cherche à rentabiliser les affaires avec les Saoudiens. Mais les récentes vagues d'arrestations de terroristes saoudiens n'est pas sans conséquences sur ces activités informelles. Le mot d'ordre ces derniers jours est d'éviter de s'afficher de trop près avec des Saoudiens. «Il y a un sentiment de suspicion. On veut gagner notre vie, mais on essaye d'éviter au maximum les problèmes.» Le tourisme de sexe est frappé de plein fouet. Jusqu'à quand ?