La finale de Casting Star, émission de télé-réalité diffusée sur la première chaîne, a été plus que décevante, sur le plan artistique mais surtout organisationnel. Le summum de l'amateurisme. Casting Star a déçu plus d'un. Bien au-delà des situations risibles qui ont ponctué les éliminatoires d'une émission censée découvrir de nouveaux talents, la finale diffusée samedi soir sur la TVM a été un véritable échec. Les organisateurs ont annoncé la présence de plusieurs personnalités du show-biz, de la stature de Faudel, Jamal Debbouze ou Rami Ayyach. Mais il n'en était rien. Le premier se produisait le samedi soir en direct sur le plateau de la prestigieuse Star Academy de TF1, et en guise de présence libanaise, les téléspectateurs ont dû se contenter de la prestation d'une artiste inconnue de la part du public marocain. Même le parrain de l'émission, Cheb Mami, n'a pas fait le déplacement à Marrakech pour soutenir les candidats. Depuis, il a insisté sur le fait qu'il est «de tout cœur» avec ses filleuls. L'un des rares moments forts de cette soirée a été la prestation de l'un des plus grands noms de la chanson marocaine, Abdelhadi Belkhyat en l'occurrence. L'émission, pourtant annoncée en fanfares et qui s'est déroulée au Palais des Congrès à Marrakech, n'a finalement été qu'une succession de situations comiques qui ont affligé le public au lieu de l'amuser. A commencer par le présentateur dont les gourdes ont ponctué le déroulement de la soirée. Ses transitions, ses présentations improvisées pour la plupart, ont frôlé l'impolitesse à plusieurs reprises. Il a même poussé jusqu'à interrompre un spectacle de danse avant sa fin, accentuant l'aspect amateur de cette finale. Les finalistes, au nombre de neuf, ont fait les frais de cet amateurisme. Leurs tenues de soirée (fourreau de soie noire pour les demoiselles), leurs nouvelles coupes de cheveux, leur maquillage de star, n'ont malheureusement pas suffi à égayer l'atmosphère d'une émission qui se voulait pourtant divertissante. Les acrobaties qu'ils ont été amenées à faire sur scène pour accompagner des chansons, dont le choix, il faut le dire, n'était pas judicieux, ne les ont pas aidés à donner le meilleur d'eux-mêmes. Les candidats se prenaient déjà pour des stars de la chanson marocaine, voire mondiale. Les stars en herbes se sont donc prises au jeu, un premier se prenant pour Cheb Mami, une seconde pour Samira Bensaïd. Avec des allures du «Prime» de la Star Academy, la finale de Casting Star n'a finalement réussi qu'à raviver le débat sur l'utilité d'une telle émission qui a réalisé nettement moins d'audience que ne le laissent supposer les apparences. Une étude récente, réalisée par un organisme indépendant, a montré que l'audimat de Casting Star varie entre 9,7% et 14%, soit loin derrière les chiffres réalisés par une émission pareille, «laylate Annoujoum», diffusée sur la deuxième chaîne à la même heure, et qui réussit à capter 18,2% d'audimat en moyenne. Comment peut-il en être autrement avec une émission qui s'est trompée sur toute la ligne ? Casting Stars a fini par fatiguer même ceux qui la regardaient pour s'en gausser.